Source [Le Figaro] : ENTRETIEN - Pour l’analyste d’opinion Paul Cébille, le second tour des élections législatives a montré l’inénarrable vitalité du «front républicain».
LE FIGARO. – S'il a gagné 50 sièges par rapport à 2022 , le Rassemblement national semble se heurter une fois encore au mur du deuxième tour. Peut-on en conclure qu'il est le plus puissant des blocs minoritaires mais, aux portes du pouvoir, celui qui suscite la plus vigoureuse opposition ?
Paul CÉBILLE. – Exactement, le problème du Rassemblement national est de fédérer à la fois un nombre important de fervents soutiens et l'opposition la plus large. Ce paradoxe s'explique par le fait qu'il est le seul parti à s'investir sur certains thèmes (lutte contre l'immigration, insécurité en lien avec l'immigration, critique de la gouvernance de l'Union européenne et de ses fondements) tout en étant toujours perçu comme extrémiste. Si l'image du parti et de ses cadres s'est beaucoup améliorée depuis 2022, on note toujours un large rejet, plus fort qu'ailleurs. Par exemple, Jordan Bardella bénéficie de 42% de bonnes opinions dans le baromètre Ifop-Fiducial pour Paris Match et Sud Radio de juin mais également 33% des Français ont de lui une «très mauvaise image», même chose pour Marine Le Pen dont 39% ont une «très mauvaise image» d'elle, contre 38% une bonne image.
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