Avec les élections de mi-mandat, les dirigeants du Parti républicain s'inquiètent: ils pourraient perdre le contrôle du Congrès — et les observateurs politiques confirment que cette crainte est justifiée (le 7 novembre, les électeurs doivent renouveler la totalité de la Chambre des représentants et un tiers du Sénat, Ndlr).

 

L'icône conservatrice du Capitole, Paul Weyrich (Free Congress Foundation) [1], prétend qu'il pourrait y avoir des changements considérables pour les États-Unis après les élections de novembre. Le Parti républicain, dit-il, est dans un profond, profond trouble (deep, deep trouble). Et selon Weyrich, la révolte gronde dans tout le pays contre les sortants.

Le Rev. Rob. Schenck, directeur du National Clergy Council (Washington DC), partage l'analyse de Weyrich, regrettant que les dirigeants républicains tournent le dos aux racines populaires du parti, qui constituait leur force principale. Il déplore que les dirigeants de Parti aient oublié que les chrétiens ont réellement guidé la renaissance du Parti républicain.

Un cas typique est celui de Katherine Harris (photo), une élue républicaine de Floride — et chrétienne affichée : membre de la Chambre des représentants, candidate au Sénat pour les élections du 7 novembre, elle a été lâchée par les dirigeants de son parti dans sa campagne pour le Sénat. Ses collègues républicains l'avaient critiquée pour avoir dit que la séparation de l'Église et des lois de l'État était un mensonge [2], et que la non élection de candidats chrétiens se paierait par des lois qui seraient des lois du péché (legislating sin). Harris — dont les observateurs disent qu'elle devra affronter une bataille difficile contre le sortant démocrate, Bill Nelson — n'avait obtenu que 49% des votes lors des primaires républicaines.

Au lieu de compter sur des conservateurs comme Harris, Schenck insinue que les dirigeants républicains ont opté pour une voie différente pour renouveler la nouvelle direction du parti — et ils n'aiment pas gagner en dépendant des électeurs religieux.

Ils oublient, disant que "bon, peut-être qu'il était pas réel [le vote religieux]. Peut-être était-ce autre chose" explique Schenck. Et ils amorcent un changement de direction comme celle suivie par Arnold Schwarzenegger et même Rudolph Giuliani, en dépit de sa gestion de la crise du 11 septembre. Or Giuliani, Schwarzenegger et les autres personnalités républicaines qui les suivent représentent n'importe quoi sauf une sensibilité religieuse, dit le dirigeant du National Clergy Council.

Un sondage récent a montré que la plupart des électeurs croient que les deux grands partis politiques ont, ces dernières années, reculé dans leur soutien aux valeurs religieuses. Schenck prédit que cela pourrait vraiment affecter le Parti républicain.

*© 2006 AgapePress. Traduction Décryptage.

Pour en savoir plus :

■ Le site de la candidate Katherin Harris

■ Le site du Parti républicain, Great Old party

■ Le site du Parti démocrate, Democrats.org

Notes[1] Catholique de rite gréco-melchite, créateur de la Fondation Heritage (Ndt).

[2] Ancien secrétaire d'Etat (ministre de l'Intérieur) de l'État de Floride, dont le gouverneur est Jeb Bush, le frère du President G.W. Bush, Katherin Harris avait déclaré précisément dans un entretien au Florida Baptist Witness, un hebdomadaire de l'Eglise baptiste, que la séparation de l'Église et de l'État était "un mensonge que l'on nous a dit pour maintenir les personnes ayant la foi hors du champ politique" (Ndt).

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