Alors que Jordan Bardella vient d’être largement élu à la tête du RN, ce sera bientôt aux Républicains de choisir leur nouveau chef de fil. En un mois, les deux grands partis situés à la droite de l’échiquier politique auront changé de tête pour préparer l’après Macron…
L’actualité politique a été rythmée ces derniers jours par la manipulation autour d’un élu RN accusé de racisme et par les rumeurs de dissolution du président de la république. Des interprétations biaisées et des rumeurs font donc la Une et relèguent au second plan le moment politique, pourtant important, de renouvellement des directions des droites.
Bardella, la rupture dans la continuité
Côté RN, l’élection d’un président qui ne porte pas le nom Le Pen est inédite. Déjà rodé à cette fonction comme intérimaire, le jeune député européen Jordan Bardella était un large favori et a été plébiscité par la base militante. A 27 ans, il devient le plus jeune chef de parti politique de France ; il apporte un dynamisme et un nouveau visage à un parti qui poursuit son exercice de normalisation mais qui devra probablement passer un cap pour espérer l’emporter un jour. Cela peut passer par la fameuse union des droites, ce qui semble hautement improbable, ou alors par un débauchage massif auprès d’une autre formation, à savoir Les Républicains.
Le nouveau président du RN incarne une forme de renouveau mais Marine Le Pen demeure le meneur naturel du navire et elle sera, sauf accident, la candidate pour 2027.
Quelle tête pour LR ?
Alors que le RN fait peau neuve, Les Républicains devront, eux, choisir entre trois candidats en décembre : le président du groupe LR Sénat Bruno Retailleau, le député des Alpes-Maritimes Éric Ciotti et le député du Lot Aurélien Pradié.
Le premier, issu du MPF de Philippe de Villiers, a une assise institutionnelle certaine et cultive une opposition de style évidente avec le progressisme de la majorité présidentielle. Le deuxième, Eric Ciotti, candidat à la primaire, arrivé en seconde position, tente d’incarner la droite sarkozyste ; fort en gueule sur l’immigration et la sécurité, il comble un vide mais manque cruellement d’envergure. Quant à Aurélien Pradié, il bénéficie d’un profil beaucoup plus Macron-compatible et semble être condamné à une troisième place dans ce scrutin.
Dans le cas des Républicains comme dans celui du RN, la présidence du parti ne donnera nullement accès à une place de candidat « naturel » à la présidentielle. Pour le RN la chose est entendue ; quant aux LR, l’absence de candidature de Laurent Wauquiez à la présidence du parti a été interprétée comme une manière de se mettre en retrait pour préparer 2027 et il est peu probable qu’un des trois candidats à la présidence du parti tente sa chance. Pour Jordan Bardella et son alter-ego LR, le premier objectif ne sera cependant pas la présidentielle mais les européennes de 2024 et, hypothétiquement une dissolution d’ici là…
Olivier Frèrejacques
- Mélenchon : la partition victimaire du joueur d...
- Absence du pape François à Notre-Dame : une bie...
- Bayrou Premier ministre, Emmanuel Macron remet...
- Requiem pour la Syrie
- Motion de censure, le bal des hypocrites
- Macron : la repentance et la France en tout petit
- Motion de censure : le crépuscule de Michel Bar...
- La pénible litanie féministe
- Alliance contrainte, alliance éphémère ?
- Les « irremplaçables », une autre facette du co...