L’absence du pape François lors de la réouverture de Notre-Dame de Paris a suscité une petite polémique essentiellement médiatique. Des critiques pour le moins étonnantes et infondées.
C’est un voyage sans polémique que le pape a effectué sur l’île de Beauté. Un événement, si l’on considère les sorties médiatiques souvent très commentées dans et en dehors de l’Église, pour le souverain pontife. À l’occasion de ce dimanche corse, le pape a été reçu par les autorités françaises, tandis que la presse est revenue sur son absence la semaine passée pour la réouverture de Notre-Dame.
Le choix de la cohérence
Le pape François a toujours défendu l’idée de visiter ce qu’il nomme les « périphéries ». En se rendant auprès de la population corse, il suit la ligne de conduite qui a toujours été la sienne depuis bientôt douze ans. La presse française a néanmoins insisté sur son absence lors de la réouverture de Notre-Dame de Paris. Un reproche absurde. Tout d’abord, Paris n’est pas l’épicentre de la chrétienté, Notre-Dame n’est pas la basilique Saint-Pierre de Rome, et si la France est considérée comme la fille aînée de l’Église, il s’agit bien de l’Église et non d’une église. Par ailleurs, on imagine mal le pape François participer à un événement qui a pris des allures politico-mondaines avec la présence des plus ou moins grands de ce monde : Emmanuel Macron, Bernard Arnault, Donald Trump ou même Elon Musk. Le pape n’a d’ailleurs pas ignoré la reconstruction de Notre-Dame et a fait lire un message lors de la messe de réouverture, dans lequel il émet un vœu : « Puisse donc la renaissance de cette admirable église constituer un signe prophétique du renouveau de l’Église en France », et invite les catholiques « à se réapproprier son héritage de foi » en tant que « pierres vivantes » de Notre-Dame.
La Corse vaut bien une messe
Lors de son passage dominical à Ajaccio, l’évêque de Rome a vanté la présence de jeunes enfants et a affirmé : « Faites des enfants, ils seront votre joie et votre consolation », une déclaration un brin différente des propos tenus en 2015, quand il demandait aux catholiques de ne pas se reproduire « comme des lapins ». La Corse, mauvaise élève de la natalité française, tirera peut-être profit de ces propos dans les années à venir.
Le pape a par ailleurs vanté une « saine laïcité » qui ne soit pas « statique et figée », faisant grincer des dents les thuriféraires de la laïcité version Grand Orient, notamment dans les colonnes du Monde. Visiblement ravi de sa parenthèse corse, île où 90 % des habitants se disent catholiques, le souverain pontife a envoyé, semble-t-il, un signal favorable à la piété populaire et enracinée.
Olivier Frèrejacques
Président de Liberté politique
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