À l’attaque au couteau de Crépol a succédé celle de Bir-Hakeim. Deux drames présentant des motivations différentes : un mobile ethnique pour le meurtre du jeune Thomas dans la Drôme et une revendication islamiste pour l’attaque d’un touriste germano-philippin dans le 15ème arrondissement de Paris samedi soir. Ces deux affaires participent cependant d’un climat sécuritaire dégradé qui puise son origine dans un même moule migratoire.

Cette fois-ci l’attaque a été commise au cri de « Allah Akbar ». Samedi, trois personnes ont été attaquées au couteau et au marteau au cœur de Paris par un individu de nationalité française mais d’origine iranienne. Dans une vidéo de revendication, il affirme avoir prêté allégeance à l’État Islamique, ce qui écarte de facto un quelconque lien avec Téhéran qui est l’un des premiers adversaires de Daech (mouvement terroriste sunnite). Si la motivation religieuse semble tout à fait établie, l’individu était par ailleurs atteint de troubles psychiatriques. Une information qui a tôt fait d’agiter la gauche mélenchoniste et Sandrine Rousseau, leur permettant de trouver une bonne occasion de maquiller la cause de l’attaque au profit d’une critique du traitement des troubles psychiatriques en France.

 

Une démarche à vocation électorale assez minable qui met néanmoins en exergue un problème médical d’ampleur en France. Reste que la gauche française est prompte à évoquer un problème psychiatrique chez un islamiste mais ne l’envisagerait pas une seconde dans le cas d’un militant de droite qui se rendrait coupable d’un homicide (évènement plus rare). Dans le cas de l’attaque de Paris, les motivations islamistes de l’assaillant n’empêchent absolument pas un trouble psychiatrique. Ce trouble a même probablement poussé l’individu à passer à l’action.

 

L’affaire illustre, deux semaines après le drame de Crépol, la situation sécuritaire préoccupante du pays. L’attaque a de surcroît eu lieu à proximité du pont de Bir-Hakeim, sur l’itinéraire de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques. Les sorties de prison des terroristes revenus de Syrie et les arrivées permanentes de migrants pourraient participer d’une menace qu’il est devenu difficile à identifier tant elle peut venir de partout et n’importe quand. De la radicalisation en ligne aux filières terroristes que l’on pourrait qualifier de plus intégrées, il peut exister une multitude de profils à risque.

 

Le président du Centre d’analyse du terrorisme Jean-Charles Brisard estime que l’assaillant a berné un certain nombre d'autorités et « surtout les services de renseignement », faisant écho aux propos de Marine Le Pen qui estime que le renseignement a « trop de monde à suivre ».

 

Devenu le quotidien des Français, les attaques au couteau et les séances d’exhortations relativistes d’une partie de la classe politico-médiatique commencent à peser dans une large partie de l’opinion. En muselant les oppositions, notamment parmi les jeunes générations, qui tenaient à manifester leur colère, l’élite en place créé les conditions d’une radicalisation d’une partie de l’échiquier politique qui ne s’exprimera plus uniquement par les urnes.

 

Olivier Frèrejacques

Président de Liberté Politique