Source [Causeur] Dans sa lettre « aux citoyens d’Europe » diffusée en 28 langues, Emmanuel Macron dit vouloir rassembler les Européens. Pour le faire, il propose les « solutions » qui les ont divisés…
Emmanuel Macron aime la littérature et le théâtre. C’est une grande et rare qualité pour un homme politique que de vouloir s’inscrire dans le sillage du général de Gaulle, de Georges Pompidou et de François Mitterrand, encore que ceux-ci n’avaient besoin de personne pour écrire leurs discours et ouvrages.
Unie dans la division ?
Mais ce qui signe un homme d’État, c’est la cohérence entre le verbe et l’action. Sans celle-ci, tout n’est que babillage et maquillage. Car c’est un paradoxe que de vouloir rassembler les Européens sur son projet après avoir si vite et si brutalement fracturé son peuple. C’est saugrenu de chanter les mérites d’une Europe « progressiste » quand son pays régresse sous le poids de la fiscalité, de l’endettement, du chômage, de l’immigration incontrôlée, de l’islamisation, de la criminalité, du délitement de l’État.
Ce n’est pas honnête de prétendre incarner un « Nouveau monde » quand on représente, par sa formation et ses réseaux, sa gouvernance autoritaire et son langage fleuri, le dernier sursaut de l’Ancien monde : cette « société ouverte » libérale et libertaire, sans frontières morales ni géographiques, sans mémoire ni racines (« il n’y a pas de culture française ») où l’économie et ses experts prévalent sur les peuples et leurs représentants. Dénonce-t-il un « marché sans âme » ? C’est aussi bête que de vouloir « moraliser le capitalisme » ou juger « heureuse » la mondialisation.
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