En Marche !, c’est concrètement la manifestation d’un immense rejet de tous les partis politiques.
Non ! Ce n’est pas de l’amour, ce n’est pas de l’admiration béate, ce n’est pas non plus un nouveau mysticisme sauf, sans doute, bien sûr, pour les plus purs militants. Mais c’est de la haine pure, de l’exaspération ayant atteint son paroxysme, un plus que ras-le-bol, un vomissement de tout ce qui a été entrepris jusque-là depuis des générations au nom et soi-disant pour le peuple. Bref, En Marche !, c’est de la vengeance à l’état brut ! Car ça n’aura été jusque-là que des hypocrites « Je vous ai compris », criés, répétés à longueur de journée depuis tant et tant d’années, et inévitablement suivis de « Je fais de vous ce que je veux bien faire de vous ».
En Marche !, c’est donc concrètement la manifestation d’un immense rejet de tous les partis politiques, ces intérêts claniques – « ma famille politique », comme ils aiment se le répéter -, de toutes ces inutilités structurelles trompeuses qui passent leur temps à se faire des crocs-en-jambe, à s’assigner en justice, à chercher, chez la famille qui n’est pas la sienne (et en prenant, bien sûr, à témoin les Français), la malhonnêteté, les malversations accomplies dans le passé pour massacrer l’un des membres éminents de celle-ci afin de prendre sa place. En Marche ! va donc de pair avec la formidable abstention. Il est, avec elle, l’une des faces du rejet. Il en est l’aspect heureux ou faussement positif.
En Marche !, c’est donc un sentiment national immense partagé par la multitude contre ce système qui n’est que la traduction directe, dans le domaine politique, de l’ordre des choses, c’est-à-dire l’ordre de la prédation, de la bestialité sublimée par la loi – ce qui est un comble.
En Marche !, c’est donc une artificialité, une maïeutique démesurée face au système qui n’a eu que le mérite – et il faut l’en remercier – de se manifester au grand jour.
Mais surtout, En Marche !, c’est l’appel pressant, et qui ne dit pas son nom, pour l’application stricte de l’intérêt général, pour en finir avec cette démocratie de cirque que nous ne pouvons plus supporter. Mais En Marche ! est un faux car il n’est aucunement la mouvance pour la nécessaire et tant demandée régénérescence. En Marche ! est l’abcès du système malade auquel il est accroché, dont il fait partie comme le communisme, autrefois, n’aura été que le cancer du capitalisme. En Marche ! est une modernité dévoyée et donc, encore, une tromperie, un leurre de progrès, et c’est si vrai qu’il nous annonce déjà l’application de principes moisis parce qu’ils appartiennent à un passé lointain. En Marche ! est donc un rêve qui, s’il ne finit pas dans un cauchemar, s’achèvera à coup sûr dans une désillusion de plus. Attention à l’accumulation des désillusions qui finit toujours par une révolution…
En Marche ! n’est donc qu’un répit, le report encore de l’examen lucide et honnête de la situation dont le but devrait être de définir une bonne fois pour toutes – et pas seulement dans notre petit pré carré national mais sur le plan mondial – ce que doit être enfin la démocratie du réel, celle qui ne doit plus être confisquée par les clans que sont les partis politiques, mais qui appartient à chacun. En résumé, En Marche ! est la preuve irréfutable de la faillite de notre système politique.
Et, donc, voter En Marche ! dimanche ne sera encore qu’un coup d’épée dans l’eau !
Source : Boulevard Voltaire