À cinq semaines des élections législatives anticipées, les conservateurs britanniques ont le vent en poupe. Ils viennent d’empocher un gain de plus de 500 sièges lors de scrutins locaux partiels, aux dépens des travaillistes en capilotade et du UKIP en perte de vitesse depuis le Brexit et le retrait (temporaire ?) de Nigel Farage.
Le succès des Conservatives s’explique autant par son écoute des aspirations du peuple que par la bonne gestion du Brexit, que l’on annonçait catastrophique pour le Royaume-Uni et qui se révèle jusqu’à présent bénéfique. De quoi inspirer la droite européenne et donc française ?
La droite hexagonale est non seulement morcelée en chapelles, entre souverainistes et mondialistes, identitaires et cosmopolites, conservateurs et libéraux-libertaires, mais également peu lisible, tant les clivages divisent au sein même des partis. Comment peut-on, en effet, imaginer que puissent mener un combat commun la presque gauchiste Nathalie Kosciusko-Morizet et le très droitier Eric Ciotti, le macronisable François Baroin et le lepénisable Henri Guaino, l’aristocrate Dominique de Villepin et la populacière Nadine Morano ? Il y a, chez Les Républicains, ceux qui vont dans le sens du peuple et ceux qui continuent à se revendiquer de l’élite.
De surcroît, le débat d’entre-deux-tours a mis en lumière les carences de Marine le Pen et, partant de là, de ses équipes, qui ne semblent pas (encore) prêtes à exercer le pouvoir.
Il manque encore au FN du savoir-faire, de la hauteur de vue, de la cohérence et, surtout, des candidats suffisamment affûtés – hormis ses principaux lieutenants, très peu sont prêts à exercer des responsabilités, comme pour le UKIP, où l’effacement de Farage est catastrophique.
Une fusion des droites françaises est évidemment utopique. Toutefois, la structure actuelle du jeu politique offre la perspective historique d’une recomposition du paysage à droite. Pour ce faire, il faudra, d’une part, laisser partir les libéraux et libertaires du côté de Macron, qui a par ailleurs annoncé son ralliement à l’Alliance démocrate et libérale européenne (ADLE) et, d’autre part, reformer une grande famille réellement de droite (fini le ni-ni à la Philippot !) et patriotique.
Une telle alliance, sous un nouveau nom, permettrait d’agréger des candidats patriotes et d’amener dans le giron de Marine le Pen les compétences qui semblent lui manquer. Au ralliement de Nicolas Dupont-Aignan doivent suivre ceux de Philippe de Villiers, d’Henri Guaino ou de Laurent Wauquiez, avec le soutien de personnalités comme Éric Zemmour, Denis Tillinac ou Ivan Rioufol dont le « floutisme » (on soutient sans l’avouer) n’aide pas la cause. Les intellectuels et journalistes anglais ont été plus clairs dans leur choix.
Le Royaume-Uni pourrait donc être une source d’inspiration pour tous ceux qui ont à cœur de recomposer la droite française.
Source : Boulevard Voltaire
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Pour cela ils devraient preferer les interets de la France a leurs propres interets