Source [Le Figaro] Le patron du Parti chrétien-démocrate aborde les élections locales comme autant de vecteurs d'union à droite en vue de la présidentielle.
À quelques jours des municipales, le président du parti Chrétien-Démocrate (PCD), Jean-Frédéric Poisson, revient sur la stratégie de son mouvement pour les scrutins locaux à venir, qu'il espère comme autant de vecteurs d'union à droite en vue de la prochaine présidentielle.
LE FIGARO. - Le Parti Chrétien-Démocrate dit tester une nouvelle stratégie pour ces municipales, au point d’en faire une sorte de « laboratoire ». C’est-à-dire ?
Jean-Frédéric POISSON. - Lors de ces municipales, nous avons cherché à nouer partout sur le territoire des alliances respectant trois principes : la volonté de travailler de façon ouverte, celle d’œuvrer à un projet commun, où le local prime sur les intérêts politiques, et une vision commune du sens de l’engagement et du service. Cette logique nous conduit à être présents sur près de 140 listes, toutes très différentes. Certaines sont estampillées LR comme à Brest ou Levallois-Perret. Certaines sont tirées par le RN comme à Lyon, quand elles ne sont pas conduites par des personnes sans étiquette comme à Carpentras. D’autres le sont par d’ex-LR ou d’ex-RN comme à Sète ou à Tarascon. Notre stratégie part d’un constat de politique générale : si nous voulons que le macronisme arrête de nuire, il faudra le battre dans les urnes en 2022. Nous n’y arriverons qu’en élaborant, collectivement, un programme commun entre personnes de bonne volonté. Les municipales étaient le bon moyen de prouver que, militants comme électeurs, attendent ce travail en commun.
Les listes d’union à droite n’ont pourtant rien de nouveau. Votre tentative malheureuse d’alliance avec Nicolas Dupont-Aignan lors des dernières européennes ne vous dissuade pas de recommencer ?
Au contraire, l’expérience des « Amoureux de la France » nous a permis de constater que lorsqu’on accepte de mettre un projet collectif au-dessus des frontières partisanes, les gens viennent et applaudissent. Ils n’attendent que ça. Cette tentative a échoué parce que l’un de ses fondateurs voulait en faire une œuvre personnelle alors que les autres voulaient travailler collectivement. Or, il est indispensable de sortir de la culture exclusive du chef pour entrer dans une dynamique plus collective. Nous devons, sur ce point, nous inspirer de la gauche. L’alliance est une mécanique où chacun est reconnu pour ce qu’il apporte. Il nous faut une union de personnes partageant des valeurs communes. Je pense aux traditionnels partis de droite, mais aussi à des personnes comme François Asselineau de l’UPR, Djordje Kuzmanovic, pourtant issu de la gauche. Comme à tous les souverainistes qui se sont réunis, le 31 janvier dernier, pour célébrer le Brexit. Tous ont vocation à s’accorder sur un socle commun de redressement de la France. Seule cette perspective peut donner un vrai sens à l’union des droites, qui n’est pas mon obsession.
Si des alliances ont pu être conclues à l’échelle locale, on ne peut pas dire que votre formation a été accueillie les bras ouverts par la direction du Rassemblement national, par exemple.
Ces alliances se sont parfois conclues avec un certain nombre de tensions. Cette démarche peut se heurter à la résistance d’appareils politiques plus centralisés que d’autres. Au PCD, nous avons un fonctionnement différent et singulier, nous faisons confiance à nos responsables locaux car nous appliquons le principe de subsidiarité. Ceci dit, chaque formation politique est libre de fonctionner comme elle l’entend. Quant aux alliances nationales, la question n’est plus de savoir si elles se feront, mais quand.
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