Source [Boulevard Voltaire] C’est, selon l’AFP, « la tentative de passage la plus massive jamais enregistrée à cet endroit ». Depuis deux jours (et pour combien de temps encore ?), Melilla, ville autonome espagnole sur la côte nord de l'Afrique, en face de la péninsule Ibérique, fait face à un afflux de migrants. Crochet à la main pour escalader les grillages, ils sont plus de 800 à avoir réussi à entrer (contre 1.092 sur l'ensemble de l'année 2021, selon les chiffres du ministère de l'Intérieur espagnol), tandis qu'une impressionnante colonne de 2.500 hommes s'était rendue à l’assaut de la frontière, matérialisée par une triple clôture grillagée pouvant atteindre une dizaine de mètres de haut et d’une longueur d’environ 12 km.
Sur place, les images ne montrent pas des femmes et des enfants qui ont embrassé une dernière fois leurs pères, maris, frères ou fils partis au combat, mais bien de jeunes gaillards non accompagnés. À l’inverse des Ukrainiens qui espèrent regagner leurs terres à la fin des combats, et qui arrivent la main sur leur cœur en signe de reconnaissance.
La préfecture décrit, dans un communiqué : « La grande violence employée par les migrants - équipés “de crochets” pour escalader la clôture grillagée et de “bâtons” et qui “jetaient des pierres” - leur a permis de déborder les forces de sécurité marocaines qui tentaient de les empêcher d’atteindre la clôture. » Sur la télévision publique, Sabrina Moh Abdelkader, la préfète de Melilla, déclare : « L'agressivité à laquelle nous avons assisté, hier comme aujourd'hui [...] n'avait pas été constatée en d'autres occasions. »
Deux civilisations différentes, deux comportements diamétralement opposés. Et lorsque l'AFP décrit ces hommes qui cherchent « à rejoindre l’Europe pour fuir la guerre ou la pauvreté », l’on ne peut s’empêcher de penser au Camp des saints : « Un morceau de choix de bons sentiments. Une pièce montée d’altruisme. Un chef‑d’œuvre de pâtisserie humanitaire, fourré d’antiracisme à la crème, nappé d’égalitarisme sucré, lardé de remords à la vanille, avec cette inscription gracieuse festonnée en guirlandes de caramel : mea culpa ! »
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