Contrairement à ce que prétend Monsieur Macron : l'Europe, c'est la guerre

Acculé, Emmanuel Macron sort l’artillerie lourde. Suivant une rhétorique trop connue, il dénonce avec véhémence le nationalisme, cause selon lui de toutes les guerres et de tous les malheurs. Il lui oppose l’Europe – et avec elle tout ce qui transcende les nations : le mondialisme, la supranationalité, l’ouverture des frontières identifiés au bien.

C’est faux historiquement : la principale cause des guerres et des grands massacrées du XXe siècle, ce n’est pas le nationalisme, c’est l’idéologie. C’est en tous les cas vrai pour la seconde guerre mondiale, la guerre froide, les grands massacres de Staline ou de Mao lesquels n’ont pas tué par nationalisme mais au nom d’une idéologie totalitaire.

Le slogan de Macron est également faux en ce qui concerne l’Europe. On dit « l’Europe (celle de Bruxelles), c’est  la paix ». Mais l’Europe était déjà en paix quand ont été mises en place les institutions européennes actuelles, à partir de 1957. Et depuis ? Qui est responsable de la guerre des Balkans, qui est responsable de la guerre d’Ukraine ? Sans doute les Etats-Unis, mais ils n’auraient pu rien faire sans l’appui des Européens et des instances de Bruxelles. Pourtant favorable à la construction européenne, l’ancien chancelier Helmut Schmidt n’a pas hésité, peu avant sa mort, à mettre en cause le rôle des commissaires de Bruxelles dans le conflit ukrainien.

Aujourd’hui, les anti-Poutine le plus exaltés, dont certains envisagent même une guerre contre la Russie se trouvent Bruxelles. L’UE lui a infligé des sanctions économiques lourdes et n’envisage pas de les lever. Cela sous le prétexte de l’annexion de la Crimée qui offense certes le droit international mais pas plus que l’indépendance de l’Etat mafieux du Kosovo encouragée par Bruxelles. Interrogé sur la défense européenne par un journaliste : « Pour se défendre de qui ? » Macron a répondu : « de la Russie par exemple ». Bien inutile provocation : l’Europe n’existerait qu’en se trouvant un ennemi !

L’UE est toujours du côté de la guerre

Les guerres qui ont ensanglanté le Proche-Orient au cours des dernières années,  dont celle de Syrie,  ont fait près de 5 millions de morts. Elles  se sont toutes faites avec l’appui des instances de l’Union européenne. Elle a ainsi subventionné largement l’Observatoire syrien des droits de l’homme, officine de propagande djihadiste basée à Coventry, voix des opposants à Assad. Elle a aussi imposé un embargo qui a fait souffrir presque autant le peuple syrien que les combats[1]. Cette machine inhumaine  se refuse à les abroger alors que la guerre est pratiquement terminée. Même chose  au Yémen où les famines dues aux sanctions tuent encore plus que les bombardements saoudiens.

Les guerres récentes du Proche-Orient  n’ont pas été causées par le  nationalisme, mais par la fureur idéologique des mondialistes américains, dits néo-conservateurs, relayée par les européistes de tout poil au nom des grands  idéaux : droits de l’homme, démocratie, lutte contre le nationalisme. Ces guerre sont au contraire été désapprouvées par ceux que l’on taxe de nationalisme ou d‘extrémisme, à droite ou à gauche

Pourquoi la construction européenne menace-telle la paix ? Parce qu’elle est elle-même une idéologie, ce qui veut dire un projet messianique de transformation de la condition humaine fondé sur des concepts simplificateurs : hier l’abolition de la propriété ou des classes sociales , aujourd’hui celle des nations. Les idéologues sont manichéens : ils diabolisent leurs adversaires intérieurs,  mais aussi extérieurs, tenus pour des monstres innommables auxquels on ne saurait faire quartier : Milosevic ( pourtant blanchi par le TPI) , Saddam Hussein, Assad  … demain Poutine ?

C’est cette approche idéologique propre à l’Union européenne qui menace  la paix en Europe, bien plus que le nationalisme, une expression qui dans la bouche de Macron et des mondialistes ne désigne d’ailleurs que l’amour sain de sa propre patrie et donc l’attachement à sa souveraineté. 

Roland HUREAUX 

 

[1] Les sanctions  économiques de Bruxelles étaient interrompues dès qu’une ville passait sous contrôle djihadiste ! L’embargo sur les armes a été, lui , levé en 2014.