Nos coups de coeur

Nouvelle histoire de Vichy

Nouvelle histoire de Vichy
  • Auteur : Michèle Cointet
  • Editeur : Fayard
  • Année : 2012
  • Nombre de pages : 800
  • Prix : 30,00 €

Un mois et demi avant le Débarquement, quatre mois avant la Libération de Paris, Pétain, de Vichy, partit y faire un tour. Cet épisode interroge, comme on dit, les historiens. Certains insistent sur l’incertitude touchant au nombre de Parisiens qui vinrent l’applaudir au balcon de l’Hôtel de Ville, - Jean-Claude Barreau évoque le chiffe de 25000, Jean Serisé écrit dans ses Mémoires d’un autre [1] que, de toute façon, on ne sait pas -, d’autres visent la velléité des foules capables, à quelques mois d’intervalle, de s’énamourer pour deux personnages, deux politiques officiellement en tous points opposés. De la brume en tous cas flottait dans le paysage et dans les cœurs. On comptait aux portes de Paris des victimes de bombardements alliés. Appelons cela cafard, si ce n’est même petite déprime. Ainsi, de fait, le Maréchal continuait à rassurer. 

Lui-même était confiant ; il était repassé jeter un coup d’œil à son appartement du square de La Tour-Maubourg, projetait, raconte Orcival dans son Roman de l’Elysée [2], de s’y installer. Seul l’anachronisme instinctif de celui qui n’a pas vécu les événements peut le conduire à s’étonner qu’on puisse sans ironie dire d’un de ses acteurs : il ne doute de rien ! Madame Cointet ne dit pas si Pétain a profité de sa virée à Paris pour consulter une des cartomanciennes dont Laval était le fervent fidèle. Car ce dernier est bien le clou du spectacle d’opérette et de tragédie entremêlés qu’offrait le personnel politique à Vichy, particulièrement lors du changement constitutionnel de régime opéré au Casino de ladite ville en juillet quarante. On a fait allusion plus haut à la confiance en  soi. Comment expliquer l’obstination qui fut celle de l’ancien avocat de la CGT à mener la politique étrangère (avec ses conséquences intérieures) qui fut la sienne jusqu’à son procès. Ici, il nous faut faire preuve d’ouverture d’esprit et d’un sens radical de l’interdisciplinarité. Notre hypothèse (que nous ne sommes pas loin de présenter comme une thèse tant, à l’examen, elle s’analyse comme la plus rationnelle (dans son irrationalité même !) et la plus probable) est la suivante. La parapsychologie, et, en particulier, l’étude des phénomènes surnaturels et préternaturels oblige à se résoudre au constat du caractère avéré de la possibilité d’une accession, le plus souvent indirecte, à des plans de connaissance supérieurs supra-humains. A ce stade, il faut s’arrêter non sur la qualité de la réception, de l’interprétation de l’information recueillie, mais, en préalable, sur l’identité de l’émetteur (qui n’est pas le médium). Le phénomène est tout à fait documenté et, dans son intuition, son expérience, ses avertissements, sa doctrine, l’Eglise a depuis longtemps confirmé la véracité du processus [3] : au milieu de données exactes, et qui le sont d’autant plus qu’elles sont en partie destinées à mettre en confiance le sujet, d’autres informations, d’autres indications, souvent formulées de manière récurrente, sont insérées dans ce flux (exemple : un catholique rigoureux s’entendra confirmer par l’entité-source (bien sûr à aucun moment et par personne identifiée pour ce qu’elle est en réalité), même sans l’avoir sollicité, les vérités de foi défendues par l’Eglise.) Ces informations mensongères sont destinées à conduire le sujet à opter ou à persévérer dans un comportement, une ligne nuisibles, contraires à la saine, si ce n’est sainte menée de sa destinée. La constance avec laquelle Pierre Laval s’est enferré jusqu’au bout dans sa ligne de politique étrangère doit s’expliquer par les ‘‘assurances’’ qu’il avait recueillies en ‘‘haut lieu’’ sur la prospérité, l’aboutissement on ne peut plus favorable de ladite ligne.   

Aux historiens à se convaincre - en premier lieu pour leur bien - de ne pas exclure a priori certaines hypothèses et d’entreprendre de fouiller.

 

Hubert de Champris

[1] éd. Bernard de Fallois

[2] Ed. du Rocher

[3] cf. par exemple François Lugan, Réflexions chrétiennes sur les phénomènes paranormaux, François-Xavier de Guibert.


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