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Les Fers de l'opinion

Les Fers de l'opinion
  • Auteur : Philippe Beneton
  • Editeur :
  • Nombre de pages : 0
  • Prix : 0,00 €

Philippe Bénéton publie ici un court essai — dont nous avons publié les bonnes feuilles dans Liberté politique (n° 13, été 2000) — qui récapitule les chemins que prend l'opinion pour devenir majoritaire ou, du moins, sembler l'être.

Sa problématique est simple : existe-t-il des malins génies qui balisent l'opinion, et si oui, comment ?L'esprit moderne repose sur deux principes : l'égalité et l'autonomie de la volonté. Puisque les hommes sont libres d'être différents, l'égalité ne sera pas fondée substantiellement mais il s'agira simplement d'une égalité par défaut. C'est à partir de cette égalité par défaut que se développe les " lignes de pente de l'opinion ". Apparaît bientôt un devoir d'opinion pour affirmer sa liberté totale. Mais comme il est naturellement nécessaire de se fier à quelqu'un, l'opinant se soumet peu à peu à l'opinion générale. Finalement, ce relativisme qui permettait à chacun de se forger une opinion devient un dogmatisme puisqu'il est interdit de remettre en question l'égalité par défaut.Comment une opinion parvient-elle à être dominante ? Tout part d'une avant-garde. " Les hommes de tête s'appuient sur une idée-force qui est posée comme allant de soi, ils développent à partir de là une rhétorique qui, conformément à la logique de l'opinion fait le tri entre les jugements convenables et les autres. " Pour être convenable, une opinion doit partir de bonnes intentions, c'est la tyrannie des intentions. Ainsi, " il est d'usage sur les ondes de taire le prénom quand il a une consonance étrangère ". De plus, elle doit bien évidemment être moderne, sinon, elle n'est que préjugé, intolérance et archaïsme.Philippe Bénéton analyse dans les derniers chapitres des exemples classiques où l'opinion est cloisonnée de telle sorte qu'on ne peut qu'acquiescer. Les " corruptions de l'antiracisme " sont nombreuses. C'est SOS-Racisme qui lance le slogan " touche pas à mon pote ". Ce mot d'ordre, peut-être pavé de bonnes intentions, implique une relation à sens unique, alors qu'en réalité il s'agit d'une obligation réciproque où chacun doit respecter l'autre. Mais le racisme, selon l'opinion dominante, ne peut provenir que des Blancs contre les Noirs. " Le parti-pris est devenu la règle. " Pour mieux comprendre l'antiracisme, il conviendrait de respecter deux principes : " 1/ le racisme est une idée fausse ; 2/ toutes les formes d'antiracisme ne sont pas des idées justes. " La télévision et les médias sont aussi là pour former l'opinant politiquement correct à partir de la multitude de possibilités que leur offrent la technique.Au fur et à mesure que l'opinion dominante s'étend, la liberté d'esprit devient une conquête difficile. Philippe Bénéton nous apprend tout simplement que penser librement c'est sans cesse s'étonner et questionner pour choisir librement à qui se fier car, comme le disait Alain, " savoir ce que l'on pense n'est pas facile ".P.-W. P.


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