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Le Christianisme en accusation
Après avoir montré, dans un ouvrage récent, Les inventions du Christianisme que notre culture ne peut se comprendre sans la prise en compte du Christianisme, René Rémond se penche sur le présent.
Son dernier livre-interview passe au crible le discrédit actuel du Christianisme.Les analyse développées au cours de ces entretiens sont bien connues : la baisse du nombre d'enfant catéchisés et d'ordinations sacerdotales est préoccupante, les valeurs ne se transmettent plus entre générations, etc. Ce vide est en particulier manifeste chez les "intellectuels". Le temps des chroniques de Jean Lacroix et Pierre Henri Simon dans Le Monde est bien révolu. Aujourd'hui, l'Université se refuse à enseigner les fondements philosophico-théologiques qui pourtant faisaient partie de la culture des plus anticléricaux du début du siècle. En effet, même au temps d'un laïcisme de combat, l'enseignement "concourrait indirectement à inscrire l'esprit de l'enfant ou de l'adolescent dans un univers où le spirituel avait sa place propre." Tout au long des entretiens René Rémond souligne l'importance (ou le manque) de l'éducation comme une cause essentielle de la crise du christianismeFace à cette désaffection, et pour la nuancer, René Rémond souligne l'apparition de plusieurs tendance : Les JMJ ont démontré que "le catholicisme est la seule force en France, capable de rassembler encore des foules", un "besoin de prière et de vie intérieure" se fait sentir, chez les jeunes en particulier, l'engagement de certains laïcs manifeste une forme de renouveau, etc., etc.En somme ce livre n'apprend rien de très nouveau ! Mais surtout l'attitude de justification de l'auteur face à une "mise en accusation" du Christianisme pose problème. René Rémond semble s'étonner ou être déçu d'un monde qui devrait "reconnaître" les qualités du christianisme. Cette réaction est révélatrice de l'échec d'un certain "christianisme d'ouverture" (c'est Rémond qui le dit) qui croyait avoir tout fait pour plaire au monde et qui ne comprend pas le rejet dont l'Eglise fait l'objet.René Rémond laisse le lecteur sur un sentiment désabusé d'impuissance et d'"injustice". Il ne sait que faire face à ce déclin/rejet alors que le Christianisme a tous les atouts pour "plaire". YANN CHARRETONcopyright christicity.com
