Nos coups de coeur
Normalien et agrégé de lettres, Jean-Paul Brighelli. A parcouru l'essentiel du paysage éducatif du col- lège à l'université. Longtemps acteur dans l'édition de manuels scolaires et parascolaires, il milite pour « une refondation de l'école et pour un retour aux fonctions traditionnelles de l'école : la transmission des savoirs, l'apprentissage de connaissances et l'élitisme républicain.
L'Ecole de la transmission des savoirs et de la formation des citoyens est à l'agonie. Elle accomplit aujourd'hui ce pour quoi on l'a programmée voici un demi-siècle : adaptée aux nécessités du marché, elle fabrique à la chaîne une masse de consommateurs semi-illettrés et satisfaits d'eux-mêmes. Soucieuse d'élaborer enfin l'égalité promise par la République en nivelant par le bas, elle a réussi à détruire ce que la France avait mis deux cents ans à élaborer.
Plus de quinze ans après avoir prédit sa mort programmée, Jean-Paul Brighelli revient au chevet de l'Ecole et la trouve plus mal en point que jamais. Collège unique, "pédagogisme", méthode globale, regroupement familial, laïcité à géométrie variable... les causes sont nombreuses, et l'action de Jean-Michel Blanquer — dont il dresse aussi le bilan contrasté — n'a pu empêcher la déroute, surtout en temps de Covid.
Aujourd'hui, l'Ecole est au pied du mur : elle sera "soit l'instrument d'une dissolution dans l'individualisme et le communautarisme, soit l'outil d'une résurrection". Est-il trop tard pour réagir ?