Nos coups de coeur
En trois phrases, tout est dit : "Comme toutes les banques centrales, la machine euro assoit juridiquement son pouvoir sur le cours légal et le monopole bancaire et, techniquement, sur la centralisation des comptes des établissements de crédit à la banque centrale.
Le choix de ces instruments d'intervention est commandé par l'orthodoxie monétaire. Mais les marchés savent qu'elle n'a pas tant pour but de lutter contre l'inflation que de discipliner les établissements de crédit et de prendre le contrôle du marché interbancaire." (p. 53-54)
Primauté de l'économique sur le pouvoir politique ? Certes, en apparence. En réalité, victoire des hommes de pouvoir sur les hommes de commerce.
L'abîme des déficits publics avait mis les États dans les mains des capitaux flottants : qu'une politique monétaire laxiste fasse flamber les taux du marché monétaire, c'est le Trésor qui payait la note. Politiciens, soyez sans crainte désormais : l'administration veille.
L'Euro
Éditions des Syrtes, janvier 2002, 92 pages, 10 euros
Martin Caillou