Pendant que le Sénat français, à majorité de droite, s’empresse d’appuyer sur la pédale d’accélérateur pour permettre l’instauration de la PMA pour toutes, nous assistons de l’autre côté de l’Atlantique à un bouleversement politique et moral absolument sans précédent dans l’histoire de nos sociétés occidentales : le président américain Donald Trump, dans la continuité de son engagement en faveur de la vie, va participer aujourd’hui à la Marche pour la vie à Washington.
Il faut écarquiller les yeux, se pincer, pour y croire, tant le signal est puissant. Peut-on imaginer pareille situation en France ? Non, cela ne peut même pas se concevoir. Comment envisager l’équivalent en France, alors que chez nous, au même moment, un honnête préfet, Claude d’Harcourt, se fait rappeler à l’ordre par le ministre de l’Intérieur, pour avoir osé exprimer publiquement que le vote de la PMA présente « une rupture anthropologique majeure », ce qui n’est rien d’autre qu’un fait objectif et indubitable ?
Le geste de Donald Trump vient couronner un parcours régulier et méthodique. En 2017, il dépêchait à la Marche pour la Vie Mike Pence, le vice-président, une première en la matière. En 2018, il participait par l’intermédiaire d’un écran géant à la manifestation. En 2020, il s’agit ni plus ni moins que de s’y déplacer lui-même, et le président en exercice n’a pas peur de s’engager de la sorte alors que l’on s’achemine vers le scrutin présidentiel.
Dans ce contexte, ce qui est en jeu est immense : à moyen, et peut-être même à court terme, l’abrogation possible de l’arrêt de la Cour Suprême Roe v. Wade, qui, le 22 janvier 1973, avait reconnu aux Etats-Unis le droit à l’avortement en le décriminalisant. Donald Trump y travaille sans relâche, en nommant à la Cour Suprême des juges favorables à l’abrogation de l’arrêt. Un arrêt pris il y a 47 ans, et qui avait donné naissance, si l’on peut dire, au rendez-vous de la Marche pour la vie, chaque année autour de la date fatidique. Depuis, Jane Roe, pseudonyme de Norma McCorvey, à l’origine du jugement, s’était convertie et était devenue militante pro-vie : rien n’est impossible aux Etats-Unis, où règne, n’en déplaise aux esprits chagrins qui ont fait de l’anti-trumpisme l’un de leurs passe-temps favoris, une authentique liberté qui permet de tels revirements.
La presse de gauche française vitupère, dénonce une insoutenable « régression », et y voit un odieux calcul électoraliste : il est en effet tellement plus simple de salir ce geste en le mettant sous le coup d’un opportunisme calculateur, plutôt que de concevoir qu’il puisse être le fruit d’une authentique conviction ! Et pourtant : le message politique est si fort qu’il dépasse, très largement, toute notion de stratégie politicienne. En se rendant à la Marche pour la Vie, Donald Trump redonne un sens au courage politique, et témoigne du fait que rien n’est jamais écrit pour l’éternité en matière de mœurs, en matière de « progrès sociétal », contre le jugement sans pitié des progressistes de tout poil, qui nous expliquent à l’envi, dans nos médias, qu’on « ne revient pas » sur de telles lois, car elles vont dans le sens de l’Histoire.
Constance Prazel
NB : Au moment où nous parvient depuis les Etats-Unis ce très bel encouragement, il importe de continuer à se battre contre la corruption morale avec détermination, ici et maintenant, en France : Stop au porno a déposé cette semaine une plainte en référé auprès du Tribunal judiciaire de Paris contre la RATP et sa régie publicitaire, au sujet de la scandaleuse campagne d’affichage pour la série Sexeducation de Netflix. Le combat continue !