Après les attentats de janvier et l'élévation de la conscience politique du peuple français qui s'en est suivie, deux questions se posent : Quelles politiques auraient pu éviter le drame ? Quelles leçons les hommes politiques pourront-ils en tirer ?
Ils auraient d’abord pu accuser la situation économique et sociale de certains quartiers et de leurs habitants. Pour rassurer les Français, ils auraient pu créer des mots-loi comme « emplois-jeunes », « logements sociaux » ou « zone d’éducation prioritaire ».
Mais cette politique aurait vite semblé dérisoire face à un délitement social d’ordre moral et spirituel.
Alors, tout en dénonçant un problème économique et social, ils auraient pu voter des subventions pour les « quartiers », et adopter des lois mémorielles et sectorielles, pour ne pas dire ethniques. Ils auraient pu installer des « minorités visibles » dans les médias, enseigner l’islam et l'histoire des monarchies d'Afrique subsaharienne à l'école, instaurer un curriculum vitae anonyme...
Mais cette politique aurait vite semblé dérisoire face à un délitement social d’ordre moral et spirituel.
Alors, ils auraient pu fustiger ceux qui n’avaient pas confiance dans la pureté de leurs ambitions réformatrices. Promulguant de plus en plus de lois, ils auraient pu mettre en œuvre une importante politique citoyenne, pour ne pas dire morale. Après une grande marche funèbre et politique en hommage à la « liberté d’expression », ils auraient pu rétablir la censure, remplacer l’histoire et la philosophie par l’« éducation civique » et de laïcité dans les programmes scolaires. Ils auraient pu indifférencier le sexe des personnes au nom de l’égalité et tuer des millions d’êtres « indignes » ou « non désirés ».
Mais cette politique aurait vite semblé dérisoire face à un délitement social d’ordre moral et spirituel.
Alors certains d’entre eux, et beaucoup parmi le peuple, auraient pu s’interroger, longuement, jusqu’à se demander si le problème ne venait pas d’eux, aussi, de leur indifférence ou de leur orgueil, et des lois qui en découlaient. Ils auraient pu dénoncer ces stratégies du passé, issues de leurs cerveaux plutôt que de leurs cœurs, de leurs désirs de puissance plutôt que de leur volonté de servir. Ils auraient pu se rendre à ce qui devenait pour eux une évidence, protéger la France des malheurs publics plutôt qu’y satisfaire des intérêts privés. À titre personnel, ils auraient pu retourner à leur origine charnelle et spirituelle, voir la vie et le monde d'abord comme un don et chercher le seul bien commun.
S'ils avaient encore le courage de faire de la politique, et le peuple celui de leur faire confiance, je crois que la première chose qu’ils feraient serait d'encourager la liberté religieuse, « non seulement comme une absence de coercition, mais d’abord comme une capacité d’ordonner ses choix selon la vérité [1] » (Benoît XVI).
Axel Rokvam
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[1] Message pour la journée mondiale pour la paix, 2011