Cette seconde partie du mois de mai est marquée par une série de fêtes et de « ponts » permettant de s’extraire du travail et de passer du temps en famille. Alors que la gauche radicale s’illusionne d’un hypothétique temps des cerises, la bataille des retraites a montré les limites de son action. À droite, l’absence de responsabilité pousse parfois à une démagogie propre aux partis contestataires. Au milieu de ces cuisines politiciennes, loin des partis, les paroisses, les communautés, le maillage associatif et plus généralement les personnes de bonne volonté s’activent quotidiennement et dessinent les contours d’isolat de résistance.

Le cycle des saisons

 

L’arrivée des beaux jours est synonyme de renaissance. Une renaissance de la nature que nous rappelle les arbres en fleurs mais aussi celle des Hommes avec les journées plus longues et la perspective de temps meilleurs. L’Ascension procède de ce changement de temps quand la Pentecôte incite au départ en mission. Autant d’éléments qui incitent à l’action dans un monde hyper numérisé et rendu superficiel par le culte du slogan induit notamment par la publicité. Le déclin qui nous touche tous : incapacité de transmettre d’une partie de nos aînés, incapacité et de comprendre, apprendre et produire pour les plus jeunes, n’est cependant pas une fatalité.

Le changement de saison est un moment d’émerveillement devant des cycles face auquel nous ne sommes que des passagers, ils sont l’occasion de s’interroger sur notre destinée.

 

Cultiver nos isolats 

 

La situation « sociétale » de notre pays est déplorable, il n’est pas ici question de revenir sur le demi-siècle d’effondrement et sur la dernière décennie cataclysmique pour la Famille. Cependant dans le chaos contemporain, il convient de s’en tenir à ce qui fonctionne. Nous disposons encore en France de libertés, certes attaquées, pour disposer d’écoles indépendantes, d’associations, de communauté pour entretenir la flamme et essaimer. Le discours catastrophiste et décliniste attisé pour des raisons électorales ou éditoriales ne doit en rien éteindre l’ardeur des hommes d’action.

Le miroir déformant des réseaux sociaux et le cauchemar identitaire que renvoie la lecture des faits divers ne doit pas nous éloigner d’un impératif : celui de continuer de vivre comme le faisaient nos ancêtres, de manière à ce que nos enfants en fassent de même. Sans se bercer d’illusions sur une hypothétique prise de pouvoir à court terme, il convient d’effectuer un travail de fourmis et de faire nôtre tout ce qui permet de changer la donne par la base : évangélisation, action sociale, défense de la famille et de l’intégrité de nos communautés.

 

Olivier Frèrejacques

Délégué général de Liberté Politique