La mort dramatique d’un jeune garçon de 17 ans dans la ville de Nanterre a mis le feu aux poudres. Des émeutes ont eu lieu dans toutes les banlieues de France, le pouvoir en place semble dépassé, quand l’opposition de gauche joue la carte du chaos.

Le décès d’un jeune garçon de 17 ans est toujours un drame. Les conditions de la mort du jeune tué par un policier lors d’un contrôle à Nanterre mardi 27 juin restent à éclaircir même si, de prime abord, il semble que le policier n’avait pas à tirer dans ce cas précis. Cette affaire aura été l’étincelle qui embrase les banlieues 18 ans après les fameuses émeutes de 2005.

 

La France façon puzzle

 

Le drame de Nanterre a donné lieu à des scènes de violences impressionnantes, permettant de dévoiler l’ampleur de l’armement de certains et la capacité de violence d’une partie de la population. Incendies d’écoles, de bibliothèques, de voitures et de commissariats, des scènes de chaos ont été filmées et diffusées sur les réseaux sociaux. Ces nouveaux moyens de communication se trouvent au cœur de la surenchère de violence. Là où seules les caméras filmaient en 2005, c’est désormais des millions de téléphones qui immortalisent les exactions considérées comme autant de faits d’armes pour leurs auteurs. L’affaire a aussi montré une rupture nette entre plusieurs « morceaux » du pays. Chez des riverains interrogés comme chez la famille de la victime, la difficulté de communiquer en français avec un nombre suffisant de mots constitue aussi une barrière réelle pour dialoguer. Moins de mots, moins de notions, pas de nuance… Autant d’éléments qui constituent un appauvrissement mental dramatique. Les exactions, elles, sont cantonnées à certains quartiers et témoignent aussi de la fracture qu’avait « théorisé » Jacques Chirac.

 

Libanisation mode d’emploi

 

Le plus étonnant dans les émeutes qui ont suivi le drame de Nanterre est probablement qu’il eut fallu attendre 18 ans pour qu’elles aient lieu. Dix-huit années de sécession territoriale et de déclin, quatre présidents marqués par le même manque de vision et de courage. Comme toujours dans une telle situation, les marchands de peur prédisent l’effondrement qui vient, le « jour où ça va vraiment péter ». Or, ce jour n’existe pas. Les émeutes du moment sont des épisodes qui sont amenés à se reproduire au gré des soubresauts de l’actualité et potentiellement aussi en fonction de l’évolution de la situation socio-économique. Le chaos sporadique est l’avenir d’un pays en proie à une crise ethnoculturelle. Les Etats-Unis connaissent épisodiquement des scènes de pillage et d’émeutes, à côté des ghettos se dressent des quartiers hypersécurisés finissant de construire des frontières au sein de pays dans lesquels les élites ont voulu abolir cette notion… Nous en sommes là et la tendance va être de plus en plus marquée.

Les graves incidents qui ont eu lieu ces derniers jours et qui auront lieu dans les jours à venir font partie de l’environnement créé par des décennies d’immigration incontrôlée et une confrontation ethnico-culturelle entre des populations qui ne peuvent pas vivre ensemble. Dans un tel chaos, faute d’inverser la tendance, il s’agit de cultiver nos isolats et nos espaces de liberté sans pour autant se couper du monde. Il est aussi question de penser à notre sécurité, d’envisager celle-ci par nous-mêmes et pas à travers la puissance étatique qui en est aujourd’hui incapable.

Un défi d’envergure pour lequel il faudra davantage compter sur les solidarités familiales, communautaires et associatives que sur l’Etat ou un quelconque « Homme providentiel ».

 

Olivier Frèrejacques

Délégué général de Liberté politique