La constitutionnalisation de l’avortement ainsi que l’accélération des initiatives menées contre la vie et les libertés sous la présidence Macron ont de quoi décourager. La déroute morale des oppositions et leur inefficacité participent d’un sentiment d’impuissance. Et pourtant il y a une vie hors des institutions et loin des urnes.
Le chrétien place son espérance dans le Salut, pas dans des institutions ni même dans des personnes. S’il convient de s’intéresser et de s’impliquer dans la vie de la cité, celle-ci n’est pas une finalité. De quoi prendre un peu de hauteur sur la situation déplorable du pays et sur les perspectives maussades à venir ! Les élections européennes de juin revêtent un intérêt car, comme pour une rencontre sportive, il existe quelques inconnues qui attisent notre curiosité. En revanche, les grands équilibres ne seront pas bouleversés.
L’élection présidentielle 2027, sur laquelle certains placent beaucoup d’espoirs, ne sera pas non plus déterminante même si, comme toujours, on entendra la phrase « c’est la dernière chance ». Ce scrutin, même s’il amenait au pouvoir une personnalité de « rupture » comme Marine Le Pen ou Jean-Luc Mélenchon, ce qui n’est vraiment pas évident, ne changera pas la donne.
L’exemple Meloni en Italie comme celui de Tsipras en Grèce il y a bientôt dix ans témoignent de la difficulté à renverser la table quand on est dans l’Union Européenne.
L’accession au pouvoir d’un candidat de rupture vire plus facilement au reniement qu’à un véritable changement. L’exemple hongrois avec Viktor Orban qui cultive une certaine singularité dans le paysage bruxellois n’est pas comparable (taille du pays, démographie, économie).
Être membre d’un parti, s’investir dans des élections sont des activités certes utiles mais ne constituent pas l’alpha et l’oméga du combat politique. L’engagement associatif sous ses différents aspects pèse souvent plus que la lutte électorale. SOS Racisme et le planning familial ont en effet davantage pesé au cours des dernières décennies que l’ensemble des personnalités politiques considérées comme conservatrices.
En soutenant un écosystème associatif, des écoles hors-contrat, et en nous impliquant nous-mêmes concrètement dans le service social, nous avons bien plus d’influence qu’un bulletin de vote.
S’occuper de sa famille, rendre visite à des personnes âgées (les nôtres mais aussi ceux qui sont seuls), venir en aide à des filles-mères, faire des maraudes, s’investir dans les conseils de quartiers, insuffler un bon esprit dans les associations sportives et de jeunesse sont autant d’engagements qui nous permettent d’agir dans la société notamment auprès des plus faibles.
Prendre du temps pour les autres, pour le bien de la cité et transmettre ce que l’on a reçu doivent être au cœur du renouvellement que nous appelons de nos vœux.
Ceux qui n’ont pas le temps mais l’argent disposent aussi d’un moyen indispensable pour aider : le financement.
Le déclin n’est pas une fatalité, les victoires de demain se construisent dans le temps long, il faut donc agir maintenant et s’armer d’une vertu qui manque à notre temps : la patience.
Olivier Frèrejacques
Président de Liberté politique
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