Les média nous ont asséné cette vérité avec beaucoup de conviction et de systématicité : en France, à la faveur de la pandémie de coronavirus, la « vague verte », c’est-à-dire la montée en puissance inexorable du vote écologiste, est devenue une réalité de notre paysage politique, profonde et durable comme le développement.
A la faveur des élections municipales, un certain nombre de grandes villes sont tombées aux mains de candidats verts, comme Lyon, Bordeaux, ou Poitiers, car les citoyens français ne peuvent plus envisager de voter contre leur conscience climatique, et nous allions voir ce que nous allions voir pour les prochains scrutins.
A l’annonce des résultats, nous avons rappelé qu’il ne s’agissait en aucun cas d’une « vague verte », mais du déguisement habile des plateformes de gauche, voire d’extrême-gauche, sous de nouveaux oripeaux eco-friendly, pour reprendre la formule à la mode. En l’espace de quelques jours, les municipalités vertes n’ont pas manqué de dévoiler, si l’on peut dire, leur vrai visage, et de faire voir rouge à des centaines de milliers de Français. Nous avons eu à subir les avanies des élus écolo-socialistes de Rennes contre le Tour de France, refusant d’accueillir l’an prochain le départ de la manifestation cycliste, au motif qu’elle serait trop polluante. Le maire de Lyon, Grégory Doucet, leur a emboîté le pas, déclarant que le Tour alliait sexisme et empreinte écologique déplorable. Puis il a aggravé son cas coup sur coup en refusant de participer au traditionnel vœu des Echevins lyonnais à la Vierge, mais en posant la première pierre de la mosquée de Gerland, pour finir par boycotter le trophée de la gastronomie et du vin, rendez-vous annuel dans la capitale des Gaules des plus grands chefs de la gastronomie nationale. Pourquoi diable s’être présenté aux élections à Lyon dans ces conditions ? Est enfin venu sur la scène Pierre Hurmic, maire de Bordeaux, qui a dit tout le mal qu’il pensait du sapin de Noël municipal, un vulgaire « arbre mort ». Une telle concentration de haine dans un délai si court a de quoi laisser pantois.
Comment s’en étonner ? Nous n’étions évidemment pas dupes, mais il n’est jamais agréable de voir ses appréhensions se réaliser. Et c’est un fait que, parmi les électeurs qui ont porté ces tristes sires au pouvoir, il y a évidemment de gens de bonne foi qui s’inquiètent de la dégradation de leur cadre de vie, mais ne réalisent pas que leurs nouveaux édiles sont précisément parmi les meilleurs représentants d’un système idéologique qui a conduit à créer l’environnement dans lequel ils ne se reconnaissent plus : progressisme scientiste, matérialisme, laxisme, internationalisme, mépris des traditions locales.
Les écologistes EELV, ils viennent amplement de le démontrer, détestent les cultures enracinées, les symboles transmis à travers les âges, le fil qui unit les générations d’aujourd’hui à celles d’hier, et qui permet à celles de demain de trouver un sens à la vie. Ils piétinent et méprisent tout ce qui vient donner un peu de saveur à un quotidien désenchanté par l’économie mondialisée, tout ce qui peut être sujet d’une légitime fierté dans une France qui ne cesse de se maudire et de se renier.
On nous a promis une « vague verte durable » : gageons que cette courte expérience de terrain, grandeur nature, de la part des maires verts, dégoûtera « durablement » les électeurs de glisser un bulletin couleur sapin dans les urnes en 2022 !
Constance Prazel