Les venues successives du roi d’Angleterre et du souverain Pontife ont été l’occasion de vives critiques et de polémiques souvent superficielles. L’agitation à gauche pour le dîner royal et les querelles de clocher pour le voyage papal ont rythmé les débats médiatiques et enflammé les réseaux sociaux.

Laïcité, République, les Insoumis font leur publicité

 

Les Insoumis sont friands des séquences provocatrices : voir une tête couronnée et une soutane à proximité du président était une occasion rêvée de faire du bruit à moindre frais. Le dîner donné à Versailles pour le monarque britannique Charles III a ainsi été l’objet de critiques d’élus LFI qui dénoncent le « faste » et les dépenses faites à cette occasion dans une période de crise. Qu’on soit critique sur la présence de personnalités inopportunes lors de cet évènement (notamment Jack Lang) se conçoit mais que la réception mette en avant le patrimoine et les savoir-faire français est normal. On ne reçoit pas un chef d’Etat dans un bistro. Sur la question du pape François, les Insoumis et ce qu’il reste d’anticlérical se sont émus de la venue du président de la république à la messe qui sera dite par l’évêque de Rome à Versailles. Culotté venant de ceux qui embrassent régulièrement des causes communautaristes musulmanes à des fins électorales.

 

Le Vélodrome en jaune et blanc

 

La visite du pape a suscité des commentaires variés, Jean-Luc Mélenchon s’en prenant par exemple au président en affirmant : « Macron tape lincruste sans respect pour sa propre fonction. Les sifflets à la messe seront pour lui, pas pour le pape »… Tout en disant que François est le bienvenu eu égard à son action pour les migrants. Diverses personnalités politiques se sont ainsi opposées sur le discours humanitariste du pape, les uns appelant les autres à relire les Evangiles. Toutes sensibilités politiques confondues, on conviendra aisément que ce genre de querelles apparaisse stérile.

Les catholiques n’ont pas été en reste sur la question. Le pape François, loin de faire l’unanimité dans l’Eglise de France, a été l’objet d’invectives entre catholiques sur les réseaux sociaux. Si les critiques légitimes doivent être entendues et exprimées, le ton rendu possible par les réseaux sociaux n’élève pas les échanges et donne une image calamiteuse des chrétiens. Comme souvent, il eut été certainement judicieux de ne pas entrer dans les polémiques. Nos commentaires, si pertinents puissent-ils être sur l’action du pape ne le feront pas changer ; attachons-nous plutôt à œuvrer auprès des nôtres en pratiquant la charité avec les plus démunis et en emmenant nos connaissances à la messe.

 

Cette semaine française avec une tête couronnée et un successeur de Pierre nous rappelle que nous sommes dépositaires d’une histoire qui nous dépasse parfois, et eux de fonctions qui les dépassent souvent.

 

Olivier Frèrejacques

Délégué général de Liberté Politique