La campagne des élections présidentielles est plus qu’entamée, et n’en déplaise à nos journalistes experts en diagnostics internationaux erronés, la victoire de Joe Biden, le candidat démocrate, n’est absolument pas une certitude à ce jour.
La campagne des présidentielles américaines est une course d’endurance, et à mesure que les semaines passent, il apparaît de plus en plus clairement que seul Trump a l’énergie qu’il faut pour aller jusqu’au bout. A l’heure qu’il est, Biden se refuse toujours à tenir des meetings de masse, et se contente de réunions en petit comité, là où le président sortant accumule les rencontres rassemblant des milliers de soutiens : le souffle qui s’en dégage est loin d’être le même. Le 29 septembre, se tiendra le premier débat de confrontation entre les deux candidats, dont on peut légitimement se douter qu’il ne sera pas à l’avantage d’un candidat démocrate éteint et sans vitalité.
Un événement crucial est venu s’inviter dans la campagne, en l’occurrence le décès de Ruth Bader Ginsburg, juge démocrate progressiste à la Cour suprême, qu’il s’agit de remplacer intelligemment. L’enjeu est de taille, car la Cour suprême est l’arbitre de tous les grands débats de société. La nomination doit intervenir au plus vite, car l’élection présidentielle se tiendra le 3 novembre. Si Trump échouait à placer son candidat d’ici là, et qu’il échouait aussi à la présidentielle, une chance historique de consolider la majorité conservatrice de la Cour Suprême serait perdue. Biden a promis qu’une fois élu, il choisirait pour sa part une juge femme, et noire, mais n’en a pas dit plus… une bataille idéologique fondamentale vient donc se surajouter à celle de l’élection suprême.
Il faut aller vite. Donald Trump a une candidate favorite à la succession de Ruth Ginsburg. Il s’agit d’Amy Coney Barrett, une brillante avocate qui a absolument tout pour elle, car elle a coché toutes les cases de ce que le monde contemporain considère comme une femme qui réussit : ses ennemis politiques eux-mêmes considèrent qu’il s’agit d’une des juristes les plus talentueuses de sa génération. Issue du Département de Droit de l’Université Notre-Dame, elle possède l’estime de ses pairs, y compris des plus « libéraux », c’est-à-dire des progressistes. Par surcroît, elle est mère d’une famille de sept enfants, dont l’un est handicapé, et deux autres ont été adoptés à Haïti. Un profil qui ne peut que forcer l’admiration, même des plus endurcis, et qui rend les attaques sur sa personne bien compliquées : elles ne feraient que discréditer ceux qui s’adonneraient à ce petit jeu. Une partie difficile, donc, pour les adversaires démocrates. Mais le plus important est qu’Amy Barrett est une ardente combattante pour la vie, et pour la protection de l’enfant dès sa conception : catholique, elle est fondamentalement hostile à l’arrêt Roe v. Wade, qui a légalisé l’avortement aux Etats-Unis en 1973.
Notre France corrompue se meurt et s’étiole autour de débats picrocholins et mesquins, sans vision et sans âme. Aux Etats-Unis, l’élection présidentielle est en train de se jouer autour de la défense de la vie, qui a constitué une ligne de force saillante du premier mandat de Donald Trump. Les actes ont suivi les mots, et ses réalisations ont été très nombreuses dans ce sens : fin des crédits de recherche sur les cellules issues d’avortements, coupes drastiques dans les subventions au planning familial, encouragement à la clause de conscience, participation à la Marche pour la vie… Les croyants, catholiques comme protestants, savent qu’il ne s’est pas payé de mots sur ces sujets. Nous aimerions tellement pouvoir en dire autant de nos « dirigeants » !
François Billot de Lochner
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