Source [aliter-invest.com] L’Europe n’en est pas à sa première crise, et pourtant, va-t-on cette fois-ci encore repartir comme si de rien n’était, sans accepter de changer notre regard sur nos modes de vie, notre système, et même sur la vision que nous avons de la personne humaine ? Peut-être est-ce le moment de se laisser bousculer, car si une crise révèle toujours la vulnérabilité et la petitesse de l’homme, elle fait aussi appel à son extraordinaire créativité et bon sens pour en sortir meilleur.
Avec le confinement, la famille est devenue le lieu naturel pour se retrouver, s’entraider, continuer l’éducation scolaire, se recueillir… Trop souvent délaissée, méprisée par nos politiques, elle est plus que jamais la « cellule vitale » de nos sociétés. La souffrance et l’isolement de nos aînés le prouvent. A tous les niveaux, elle doit être protégée et respectée pour la stabilité et l’épanouissement de nos pays.
Si le monde globalisé nous montre ses failles, le moment est venu de redécouvrir le sens de la subsidiarité dans nos modes d’organisations structurelles. Au-delà de la famille, il y a le voisinage, le quartier, le village, la région… L’émergence de solidarités de proximité avec une production et consommation locales semble être le juste chemin pour vivre cette « écologie intégrale » qui prend soin de la nature et de l’homme.
Spéculation, opacité, maximisation du profit… La finance n’a pas bonne presse. Si son rôle reste fondamental, c’est parce qu’elle doit être au service de l’économie réelle avec la tâche de gérer le lien entre l’épargne et l’investissement. Or la tendance est trop souvent autre : la pression de la finance sur les sociétés pour obtenir des résultats toujours meilleurs fait des ravages sur les employés avec des conséquences sociales dévastatrices.
Si des régulations sont nécessaires, il s’agit surtout de faire appel au discernement des investisseurs pour envoyer des signaux clairs. Investir son épargne en bourse reste un moyen de soutenir l’économie, mais encore faut-il lui donner un sens. Les fonds éthiques, s’ils fournissent un vrai travail de sélection de sociétés, sans se contenter d’une coloration marketing ISR/ESG, sont un bon moyen d’orienter l’économie. L’investissement dans des sociétés non-cotées, décorrélée des marchés financiers, en est un autre. Là encore, un discernement s’impose, car les abus existent, mais la rentabilité au juste prix et un réel impact social sont dès lors atteignables.
Au-delà des défis financiers et budgétaires, l’Europe fait face à une nouvelle crise identitaire, et celle-ci peut être fatale. Elle peine à rassurer, unir les peuples, gérer les défis transnationaux et proposer un chemin d’avenir. Le repli nationaliste n’est pourtant pas une solution, car il fonde son identité contre un danger, un ennemi, nous rappelant les périodes les plus sombres de notre histoire. A l’inverse, une Europe fédérale, avec un pouvoir centralisé à Bruxelles, ne respectera pas non plus l’aspiration profonde et légitime des peuples à pouvoir se déterminer et faire prévaloir leurs préférences politiques, économiques, sociales, mais aussi culturelles.
C’est en redistribuant les compétences à la lumière du principe de subsidiarité, en assumant l’héritage culturel et spirituel commun, et en se raccrochant aux racines chrétiennes que les peuples d’Europe pourront s’épanouir dans un patriotisme sain et une solidarité indispensable pour surmonter les crises.
Voici donc le temps du discernement. La crise a donné un coup d’arrêt à cette course effrénée. L’Homme essoufflé est alors appelé à se repositionner quant à sa vocation. Son passage sur la terre, quel but a-t-il si ce n’est de se préparer à la vie d’après ? Oui, le tréfond de notre être aspire à la Paix…Faudra-t-il un deuxième coup de tonnerre dans le ciel de nos excès pour que l’esprit de sagesse s’empare enfin de nous ?
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