À plusieurs reprises depuis le 18 juin, date de l’adoption du projet de traité constitutionnel européen par la Conférence intergouvernementale, le Saint-Siège a manifesté son regret pour l’absence de référence à l’héritage chrétien : " On ne coupe pas les racines sur lesquelles on a grandi ", a ainsi déclaré le Saint-Père à des pèlerins polonais, le 22 juin.
Cette déception s’est toujours accompagnée de remerciements à l’égard des pays qui se sont battus pour cette mention, en particulier la Pologne. Dès le 19 juin, le cardinal Angelo Sodano, secrétaire d'État du Vatican, a adressé une lettre au gouvernement polonais dans laquelle il le remercie d'avoir soutenu la reconnaissance de l'héritage chrétien. D’après nos informations, les représentants de l’Italie et de Malte ont été plus combatifs encore.
Mais alors que la longue bataille de la ratification s’engage, on notera les remerciements remarqués du Saint-Siège à l’égard des associations et mouvements qui se sont engagés en faveur de cette reconnaissance, un engagement considéré comme un service politique déterminant sur une question " non secondaria ". Traduit par nos soins, voici le communiqué officiel du directeur de la Salle de presse et porte-parole du Saint-Siège, le Dr J. Navarro Valls (photo), le 19 juin :
"Les médias ont annoncé l'adoption pour consensus, à Bruxelles, du traité constitutionnel européen, par les chefs d'État et de gouvernement des vingt-cinq États membres.
"Le Saint-Siège exprime sa satisfaction pour cette nouvelle et importante étape dans le processus d'intégration européenne, toujours souhaitée et encouragée par le Souverain Pontife.
"De même, l’introduction dans le traité de la disposition qui sauvegarde le statut des confessions religieuses dans les États membres et l’engagement de l'Union à maintenir avec elles un dialogue ouvert, transparent et régulier, reconnaissant leurs identités et leurs contributions spécifiques, est un motif de satisfaction.
"Toutefois, le Saint-Siège ne peut pas ne pas exprimer son regret pour l'opposition de quelques gouvernements à la reconnaissance explicite des racines chrétiennes de l'Europe. Il s'agit d'une dénégation (misconoscimento) de l'évidence historique et de l'identité chrétienne des peuples européens.
"Le Saint Siège exprime sa plus vive appréciation et sa gratitude aux gouvernements qui, conscients du passé et de l'horizon historique dans lequel la nouvelle Europe prend forme, ont travaillé pour donner une expression concrète à la reconnaissance de son héritage religieux.
"Ne doivent pas être oubliées les diverses instances qui se sont fortement engagées pour obtenir la mention du patrimoine chrétien de l'Europe dans le traité, stimulant ainsi la réflexion des responsables politiques, des citoyens et de l'opinion publique, sur une question qui n’est pas secondaire dans l'actuel contexte national, européen et mondial."
© VIS, traduction Décryptage.
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