À la suite d’un accident de moto à Villeneuve-la-Garenne mêlant les forces de l’ordre et un multirécidiviste ayant bravé le confinement, des tensions ont éclaté en de nombreux points du territoire. Après quelques jours de silence, le ministre de l’Intérieur a enfin pris la parole non pas pour condamner ces violences, mais pour regretter la précarité dans les banlieues, qui serait responsable selon lui des agressions commises à l’encontre des forces de l’ordre et des bâtiments publics.
Depuis une semaine, la France assiste à des scènes d’émeutes dans certaines banlieues françaises. Villeneuve-la-Garenne, Mantes-la-Jolie, Créteil, Trappes, Gennevilliers, Aulnay-sous-Bois, Fontenay-sous-Bois, La Courneuve, Évry, etc. La longue et habituelle litanie des villes où l’autorité de l’État s’érode un peu plus chaque jour.
Les médias n’en parlent pas
À l’instar des grands médias qui peinent à sortir de leur léthargie et rechignent à traiter l’information entre deux reportages sur les astuces capillaires en cette période de confinement, le gouvernement continue d’afficher une pudeur de gazelle sur le sujet. Par la bouche du ministre de l’Intérieur et de la porte-parole du gouvernement, ces incidents ne seraient en effet pas d’un « niveau de gravité exceptionnel » et ne suffiraient pas à susciter des « inquiétudes ». Tout au plus seraient-ils le fruit d’un confinement trop dur qui pousserait des jeunes gens à trouver toute sorte d’occupations. Ce serait aussi un cri de révolte contre la précarité qu’ils vivent au quotidien. Ennui et précarité qui, bien évidemment, justifient que l’on tende des guets-apens aux forces de l’ordre et que l’on attaque au mortier des bâtiments publics.
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