Source [Le Figaro] C'est ce qu'a affirmé le politologue Dominique Reynié sur France Inter. Est-ce exact ?
LA QUESTION. Depuis plusieurs décennies, l'immigration figure parmi les thèmes récurrents des campagnes présidentielles, l'enjeu étant à chaque fois de savoir si la France doit accueillir plus ou moins d'immigrés. Celle de 2022 n'échappe pas à la règle, mais ajoute aux débats habituels sur les flux migratoires une dimension démographique. La formule très clivante de «grand remplacement» reprise par le possible voire très probable candidat Éric Zemmour en est l'illustration la plus manifeste. Dans ce contexte marqué par des polémiques à répétition, les données démographiques sont souvent inaudibles ou passent par pertes et profits.
Mais pas toujours non plus. «J'ai fait une erreur de données sur une chaîne, LCI, en disant qu'en France le solde naturel était négatif (...) Ce n'est pas encore le cas, a confessé sur France Inter le 14 octobre le politologue Dominique Reynié sur France Inter. Depuis 2016, pour la sixième année consécutive, il y a de moins en moins de naissances en France et on voit bien qu'on va aller vers le solde négatif, ce qui est le cas dans l'ensemble de l'Europe». Et le directeur général du think tank Fondapol d'ajouter: «L'INSEE nous dit: les naissances en France comptent pour la moitié de la croissance démographique. C'est-à-dire que, si je comprends bien l'INSEE, la population croît démographiquement pour moitié par l'immigration». Cette dernière affirmation est-elle exacte?
VÉRIFIONS. L'universitaire fait référence à une étude de l'INSEE publiée en avril 2021 dont le titre donne une idée de la réponse à la question posée: «En 2017, 44 % de la hausse de la population provient des immigrés». À six pourcents près, Dominique Reynié a donc raison. Étant donné par ailleurs que ces données sont celles d'il y a quatre ans, il est possible - sans que cela soit démontrable - que le professeur de Sciences Po ait même raison tout court, sachant que ce pourcentage augmente chaque année. «En douze ans, la contribution des immigrés à l'accroissement démographique a fortement augmenté: elle était de 28 % en 2006», précise l'institut statistique. Soit une augmentation d'un peu plus d'1,6 points par an sur cette période.
Quels sont les grands enseignements de cette récente étude? Il faut déjà comprendre comment se décompose la population et quelles sont les variables à prendre en compte. Le point de départ, c'est de comprendre que la population se décompose en deux parties, la population immigrée et la population non immigrée. Étant donné que la définition de l'INSEE d'une personne immigrée est la suivante: «Un immigré est une personne née étrangère à l'étranger et résidant en France».
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