Source [Valeurs actuelles] : Conséquence de la crise économique qui sévit dans le pays, de nombreux talibans souhaitent prendre la route pour l’Europe. Certains seraient déjà présents parmi nous.
Ils ont combattu l’Occident et souhaitent maintenant s’y installer. Selon Marianne, de nombreux combattants talibans seraient en route pour le continent européen afin de fuir la crise économique que subit l’Afghanistan depuis la prise de pouvoir des fondamentalistes en août 2021.
« Je suis fatigué de la guerre. J’ai tué beaucoup de gens. Sans regret, mais, aujourd’hui, je veux passer à autre chose », explique Hamad, un ancien membre de l’unité Badri 313, les forces spéciales talibanes. Après sept années passées au sein de forces armées connues pour leur brutalité et leur fanatisme, le vétéran de guerre juge qu’il a droit à un peu de « tranquillité » et de « liberté ». Ce désir de renouveau n’est pas le fruit d’une quête de rédemption, loin de là. L’ancien combattant reste fidèle aux idéaux défendus par l’émirat. « Le système que l’on a amené est bon, j’y crois. Là n’est pas le problème » assène-t-il.
Autre exemple cité par Marianne, celui de Faisal, 19 ans, gardien du principal hôpital pour enfants de Kaboul. Ses raisons sont plus pragmatiques que Hamad. En effet, si Faisal souhaite rejoindre l’Europe, c’est qu’il n’a pas touché sa paye depuis quatorze mois. Et, pourtant, Faisal faisait partie des troupes combattantes rentrées sans résistance dans Kaboul en août 2021. « C’est difficile de ne pas avoir de reconnaissance alors que l’on s’est battu comme tout le monde », déplore-t-il.
Néanmoins, le jeune homme continue à penser que le régime taliban est le bon choix : « Le problème, ce n’est pas que l’on soit arrivés à Kaboul, ni la sécurité que nous avons apportée. Le problème, c’est l’économie, le manque de salaires, la non-reconnaissance par la communauté internationale de l’émirat. » Selon lui, deux de ses cousins, eux aussi affiliés aux talibans, ont réussi à s’installer en France et en Allemagne.
Des cadres du régime souhaitent partir
D’après les informations glanées par Marianne, même les grands pontes du régime souhaitent « partir de cet enfer ». « Ils se rasent la barbe, s’habillent normalement pour passer les frontières et arrivent à partir comme ça », explique Javid, coordinateur d’une école clandestine pour les jeunes filles privées d’éducation depuis près d’un an. Il raconte avoir été récemment témoin du départ de l’un de ses voisins talibans qui serait actuellement en Iran en attendant d’obtenir un visa pour le Royaume-Uni où il a de la famille.
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