Source [Le Figaro] : DÉCRYPTAGE - La présentation du projet de loi en Conseil des ministres suscite inquiétude et interrogations face au risque de dérives.
« Regarder la mort en face » mais « ne pas heurter ». Autoriser le suicide assisté et l'euthanasie sans utiliser les mots. Allier aide à mourir et soins palliatifs. Derrière l'équilibre revendiqué par Emmanuel Macron pour conduire une grande réforme sociétale de la fin de vie, les risques et les contradictions de ce texte porté par le gouvernement devraient mener à un débat parlementaire intense. Présenté mercredi en Conseil des ministres, le texte soulève déjà de nombreuses questions sur son application, ses limites et ses dangers.
« Ce n'est pas un droit nouveau, ce n'est pas non plus une liberté », mais plutôt « une réponse éthique aux besoins d'accompagnement des malades », a déclaré Catherine Vautrin, ministre de la Santé, à la sortie du Conseil des ministres. Mais, pour l'ancien ministre Jean Leonetti, actuel maire d'Antibes, qui a donné son nom à deux lois relatives aux droits des malades et à la fin de vie (2005 et 2016), le projet du gouvernement ouvre surtout la porte à un « brouillard » périlleux. « Le danger est dans le fait que ce texte de loi n'est pas assumé. On a eu peur de nommer les choses. Et parce que ce texte est flou, il présente des risques », alerte-t-il. Il intervenait mercredi matin devant une vingtaine de députés du groupe LR à l'Assemblée. Le médecin estime en outre que ce texte « indigent », « mal rédigé sur le plan juridique », « extrêmement permissif » et bâti sur « une ambiguïté permanente » prend un double risque : soutenir une loi « difficilement applicable » et ouvrir la porte à « toutes les dérives » à cause d'une formulation « très largement interprétable ».
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