Aux membres Conseil pontifical de la culture réunis en assemblée plénière, Jean Paul II a redit le 14 mars toute la préoccupation de l'Église pour le défi de l'indifférence religieuse. Devant " la rupture du processus de transmission de la foi et des valeurs chrétiennes ", le pape note " la quête de sens de nos contemporains, dont les phénomènes culturels sont les témoins, notamment dans les nouveaux mouvements religieux très présents en Amérique du Sud, en Afrique et en Asie ".

Cette quête est profondément inscrite dans l'âme humaine. C'est " le désir de tout homme de percevoir le sens profond de son existence, de répondre aux questions fondamentales de l'origine et de la fin de la vie, et de marcher vers le bonheur auquel il aspire. "

Cette quête de sens appelle des réponses appropriées. Occasion pour le Saint-Père de rappeler la dimension culturelle de l'évangélisation. " Au-delà des crises de civilisations, des relativismes philosophiques et moraux, il revient aux pasteurs et aux fidèles de repérer et de prendre en compte les interrogations et les aspirations essentielles des hommes de notre temps, pour entrer en dialogue avec les personnes et les peuples, et pour proposer, de façon originale et inculturée, le message évangélique et la personne du Christ Rédempteur. Les expressions culturelles et artistiques ne manquent pas de richesses ni de ressources pour transmettre le message chrétien. Elles demandent cependant des connaissances pour en être les vecteurs et pour pouvoir être lues et comprises. "

Le pape appelle à une culture responsable : " Au moment où la grande Europe retrouve des liens forts, il importe de soutenir le monde de la culture, des arts et des lettres, pour qu'il contribue à l'édification d'une société fondée non pas sur le matérialisme, mais sur les valeurs morales et spirituelles. "

Qui dit culture dit intelligence : " La diffusion des idéologies dans les différents champs de la société appelle les chrétiens à un nouveau sursaut dans le domaine intellectuel, afin de proposer des réflexions vigoureuses qui fassent apparaître aux jeunes générations la vérité sur l'homme et sur Dieu, les invitant à entrer dans une intelligence de la foi toujours plus affinée. "

Et comme souvent, par exemple devant les évêques de France lors des dernières visites ad limina, Jean Paul II insiste sur la formation, et notamment sur la philosophie, la science si négligée de l'enseignement chrétien aujourd'hui. " C'est par la formation philosophique et catéchétique que les jeunes sauront discerner la vérité. Une démarche rationnelle sérieuse constitue un rempart contre tout ce qui a trait aux idéologies ; elle donne le goût d'aller toujours plus en profondeur, pour que la philosophie et la raison s'ouvrent au Christ ; cela s'est produit dans toutes les périodes de l'histoire de l'Église, notamment durant la période patristique où la culture chrétienne naissante a su entrer en dialogue avec les autres cultures, en particulier les cultures grecque et latine.

Une telle réflexion sera aussi une invitation à passer d'une démarche rationnelle à une démarche spirituelle, pour parvenir à une rencontre personnelle avec le Christ et pour édifier l'être intérieur. "

> D'accord, pas d'accord ? Envoyez votre avis à Décryptage

>