Les prélats de la province ecclésiastique de Besançon et le nouvel archevêque de Dijon, Mgr Roland Minnerath, ont été reçus ce matin par Jean-Paul II à l'issue de leur visite ad limina.
Notant dans son discours que cette rencontre achevait les visites des évêques français, le Pape a invité les " Églises locales " à assurer une présence chrétienne féconde dans la société.
Évoquant la figure du nonce martyr, Mgr Michaël Courtney, ancien représentant du St-Siège auprès du Parlement européen, le Saint-Père a donné les clés d'une intégration européenne réussie : " Pour parvenir à ce résultat, il importe de relire l'histoire et de se rappeler que, au long des siècles, les valeurs anthropologiques, morales et spirituelles chrétiennes ont largement contribué à façonner les différentes nations européennes et à tisser leurs liens profonds... L'union ne peut donc se faire au détriment de ces mêmes valeurs ou en opposition à elles. "
Jean-Paul II a affirmé que ce ne sont ni les intérêts économiques ou politiques, ou bien des alliances de convenance, qui ont forgé les liens unissant les peuples. Le ciment de l'Europe unifiée repose avant tout sur des valeurs communes. C'est sur leur base que " naîtra une Europe dont l'identité reposera sur une communauté de valeurs, une Europe de la fraternité et de la solidarité, qui seule peut prendre en compte les différences, car elle a pour perspective la promotion de l'homme, le respect de ses droits inaliénables et la recherche du bien commun ".
Puis il a évoqué la " présence pluriséculaire de l'Église dans les différents pays du continent, sa participation à l'unité entre les peuples et entre les cultures, et à la vie sociale, notamment dans les domaines éducatifs, caritatif, sanitaire et social ".
Le Saint-Père s'est intéressé à la place de l'Église dans la société française, soulignant l'importance à ce sujet de " la formation intégrale des jeunes, notamment de ceux qui seront demain les responsables et les cadres de la nation...L'Église souhaite leur donner l'éclairage de l'Évangile et de son Magistère. Les universités catholiques ont dans ce domaine une mission spécifique de réflexion [...] pour aider à analyser les situations particulières et à envisager comment mettre toujours l'homme au centre des décisions ".
" La participation des chrétiens à la vie publique, la présence visible de l'Église catholique et des autres confessions religieuses – a ajouté le Pape - ne remettent nullement en cause le principe de la laïcité, ni les prérogatives de l'État... Une laïcité bien comprise ne doit pas être confondue avec le laïcisme. Elle ne peut non plus gommer les croyances personnelles et communautaire... La religion ne peut pas être uniquement cantonnée dans la sphère du privé. "
Enfin, le Saint-Père a souligné l'importance de bien connaître sa propre religion, comme les autres traditions religieuses, en faisant référence à la forte présence de musulmans en France, " avec lesquels, par l'intermédiaire des responsables ou des communautés locales, il faut s'attacher à entretenir de bonnes relations et à promouvoir le dialogue inter-religieux, qui est, comme j'ai eu l'occasion de le dire, un dialogue de la vie. Un tel dialogue doit aussi raviver chez les chrétiens la conscience de leur foi et leur attachement à l'Eglise ".
En conclusion de son discours, le Pape a demandé aux évêques français " de poursuivre et d'intensifier [...] les relations avec l'autorité civile et avec les différentes catégories d'élus nationaux, dans les parlements nationaux et européen, notamment avec les parlementaires catholiques, et avec les institutions internationales ".
Source : Vatican Informations services
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