Est-il utile, représentatif, efficace ? A l’heure d’Emmanuel Macron, le Medef se trouve confronté à la nécessité de se réinventer. Et, après quelques années de « bataille des idées » entre Pierre Gattaz et François Hollande, c’est un entrepreneur d’un tout autre genre qui va devoir relever le défi. Un serial entrepreneur, même, aux multiples facettes : Geoffroy Roux de Bézieux est désormais le dixième président du Medef, et il va devoir tout autant changer l’image du mouvement, très décrié, que son fonctionnement, des plus administratifs.
A 56 ans, l'homme a eu des vies aussi nombreuses que riches : ex L’Oréal, il crée The Phone House en 1996, revend le groupe, crée une nouvelle société, la revend encore, dirige Virgin Mobile pour Richard Branson, ainsi que Croissance Plus, le syndicat des entreprises de croissance. Puis il fonde, avec Pierre Kosciuzko-Morizet (créateur de Priceminister) un fonds d’investissement qui financera Blablacar… Avec son épouse Sabine, rencontrée à l'Essec, il crée également Notus Technologies et rachète notamment l'entreprise d'huile d'olive haut de gamme Oliviers and Co. Ce fan de triathlon, de rugby, ex commando marine, est aussi père de quatre enfants, catholique pratiquant, et gère avec son épouse la fondation Araok, qui soutient notamment les Apprentis d'Auteuil et les orphelins du Niger.
En sus de tout cela, il lui faudra désormais transformer le Medef pour aider à transformer les entreprises, dans un contexte de réformes gouvernementales majeures, à accompagner comme à amender… Son premier défi : faire que le mouvement patronal soit désormais financé à 100% par ses adhérents. En effet, sur 3 millions d'entreprises en France, seules un peu plus de 120 000 adhèrent au Medef, souvent perçu comme trop lointain, trop politique, et éloigné des réalités quotidiennes de la grande majorité des entreprises.