[Source : Boulevard Voltaire]
Avis de tempête sur l’Union européenne, qui devrait connaître de sérieuses turbulences ce dimanche avec la possible victoire d’un souverainiste à la présidentielle bis en Autriche et l’incertitude, en Italie, autour d’une consultation populaire dont le résultat pourrait avoir des conséquences sur le plan européen.
« À grands pas vers l’Italexit », pour Les Échos. « Après le Brexit, l’Italexit », pour le quotidien allemand Focus. À en croire une partie de la presse, l’ombre d’un Brexit à l’italienne plane au-dessus d’un référendum sur le projet de réforme constitutionnelle du président du Conseil Matteo Renzi pour renforcer les pouvoirs du gouvernement et la stabilité politique du pays.
La victoire du « non » pourrait, à terme, déboucher sur l’arrivée au pouvoir du Mouvement 5 étoiles (M5S), le principal parti italien d’opposition, connu pour ses positions eurosceptiques. Son chef de file, l’ex-comique Beppe Grillo, s’est prononcé en faveur d’un référendum sur une sortie de l’euro.
En Autriche, dimanche, l’élection probable d’un président souverainiste devrait également donner lieu à un référendum sur la sortie de l’Autriche de l’Union européenne. Le candidat du Parti de la liberté d’Autriche (FPÖ), Norbert Hofer (45 ans), l’envisage si la Turquie rejoignait l’Union européenne ou si une nouvelle restriction des compétences nationales, via une modification des traités, intervenait au sein de l’Union européenne.
À Bruxelles, on commence à crier au loup : Jean-Claude Juncker, président du soviet suprême de la Commission européenne, est monté au créneau en déclarant, sur Euronews, que les États devraient cesser de consulter leurs peuples sur la question de l’Union européenne, car cela « rajouterait de la défiance à l’énorme défiance déjà présente au cœur de l’Europe ». N’est-ce pas le même qui, au lendemain de la victoire de SYRIZA en Grèce, avait déclaré qu’« il ne peut y avoir de choix démocratique contre les traités européens » ? Avec de tels propos, M. Juncker ne devrait pas s’étonner, toujours sur Euronews, que « l’Union européenne entre dans une phase de dernière chance puisque le fossé entre les citoyens européens et l’Union européenne se creuse chaque jour davantage ». En sera-t-il le fossoyeur ? Dimanche, les électeurs autrichiens et italiens devraient le conforter dans ses nouvelles attributions…