Source [Le Point] Le réseau social a bloqué le compte de la jeune Iséroise, dimanche soir. Elle venait d’y poster un dessin d’enfant, avant d’être abreuvée de messages haineux.
Le monde à l'envers ! Bombardée de centaines de messages d'insultes et de menaces quelques secondes après avoir publié sur Twitter un de ses… dessins de maternelle représentant un pain au chocolat, Mila a vu son compte suspendu sans autre forme de procès, dimanche 14 mars dans la soirée, peu après 20 heures. « Hello, Mila, votre compte magicalorrs a été suspendu pour violation des règles de Twitter. Spécialement pour violation des règles contre le harcèlement. Vous ne pouvez pas cibler une personne et la harceler, ou inciter une autre personne à le faire. Sachez que si vous tentez de contourner cette mesure en créant un nouveau compte, nous le suspendrons immédiatement. »
C'est par ce mail laconique (rédigé en anglais) que la jeune lycéenne iséroise a été informée de la décision du réseau social, sur lequel elle est suivie par 20 871 abonnés. Un comble pour son avocat, Richard Malka : « La règle sur Twitter, c'est que les victimes sont sanctionnées et les harceleurs récompensés ; ça fonctionne comme ça, Twitter, et je dis bravo », ironise celui qui est aussi l'avocat historique de Charlie Hebdo. Un abonné du réseau social a aussitôt publié un message ordurier laissant penser que le compte de Mila venait d'être pris pour cible de manière concertée : « Le FC Sinje a réussie (sic) à faire suspendre le compte de Mila le résidue (sic) de capote ! Une p*te en moin (sic) sur le réseau. »
« J'avais passé un dimanche tranquille », raconte Mila au Point. « Je venais de retrouver de vieux dessins que j'avais faits quand j'étais petite et je me suis amusée à en publier un sur Twitter. Il représentait un pain au chocolat et divers objets avec plein de fautes dans le titre ! Je pose mon téléphone et le reprends deux minutes plus tard pour voir les commentaires. Là, je découvre une dizaine de messages bizarres avec des messages glauques. Je comprends pas ce qui se passe et je montre ça à ma mère. Je bloque deux ou trois comptes et rafraîchis le fil ; je vois alors des messages par centaines, criblés d'insultes. Je panique en me disant que mon compte a sans doute été spamé par de faux comptes destinés à commenter ma publication en masse pour me nuire. J'ai passé mon compte en privé, mais en ouvrant ma boîte, j'avais déjà reçu plusieurs messages insultants : “sale pute”, “islamophobe de merde”. Les trucs habituels, quoi… Sauf que là, ça allait très vite », poursuit la jeune fille, encore régulièrement menacée de mort après avoir publié, en janvier 2019, une vidéo sur Instagram dans laquelle elle avait critiqué l'islam en des termes très crus, après avoir elle-même été insultée, ce qui lui avait valu d'être exfiltrée de son lycée.
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