[Source : Famille Chrétienne]

Robert Ménard a encore frappé. Le médiatique maire (sans étiquette) de Béziers a dévoilé dimanche soir sa nouvelle campagne d'affichage municipal : un homme et une femme enlacés, avec pour slogans « S'aimer, se donner, tout donner » et « l'amour ça se protège #fidélité ». Un détournement total de la récente campagne du ministère de la Santé pour la prévention du sida, accusée de promouvoir le vagabondage sexuel, et critiquée pour ses images explicites d'hommes s'étreignant.

Alors qu'une dizaine de maires de droite et du centre, affiliés au parti Les Républicains et à l'Union des démocrates indépendants, ont censuré la campagne gouvernementale, Robert Ménard n'avait rien interdit à Béziers. « Même si elle me choquait vis-à-vis des enfants, je me suis refusé de m'en prendre à ces affiches», nous explique l'édile, ancien patron de Reporters sans frontières, qui rappelle qu'il s'est « toujours battu pour la liberté d'expression ». Il ajoute cependant qu'il ne voulait pas laisser cette campagne « impunie ».

Sur les réseaux sociaux, l'équipe du maire trouve alors le détournement des affiches anti-sida, avec des slogans prônant la fidélité. « Nous avons trouvé cela très beau. Nous avons contacté la personne à l'origine du détournement pour avoir l'autorisation de la reprendre, et nous l'avons affiché pratiquement tel quel », raconte Robert Ménard. Ce sont donc 130 affiches qui tapissent Béziers, pour un modeste budget de 500 euros, selon la mairie.

« Faire l'éloge de la fidélité »

« Plutôt que de prôner le ''coup d'un soir'', c'est mieux de faire l'éloge de la fidélité, y compris chez les homosexuels ! », affirme Robert Ménard, qui réfute toute homophobie. « Au contraire, la campagne du gouvernement renvoie une image dégradante des homosexuels, à la sexualité bestiale, alors que les homosexuels peuvent être en couple et fidèle ». Le maire ne croit pas si bien dire : selon l'auteur de l'image choisie pour la campagne, le photographe australien Matthew Jake Kane, le modèle homme qui a posé serait lui-même homosexuel.

C'est mieux de faire l'éloge de la fidélité, y compris chez les homosexuels !

Malgré l'ironie de la situation, Robert Ménard assure que les Biterrois sont satisfaits de ces affiches. « L'amour fidèle, c'est le bon sens ! Même s'ils ne le vivent pas, les gens y aspirent. Ils ont besoin de rêver, surtout les enfants », s'exclame le maire, qui affirme n'avoir observé que des réactions positives.

Devenu célèbre pour ses affiches aux slogans inquiétants, notamment sur l'armement des policiers (« Désormais la police municipale a un nouvel ami ») et pour protester contre l'installation de migrants (« ça y est, ils arrivent… »), Robert Ménard se défend de ne poursuivre qu'une politique de communication. « Les médias ne retiennent que mes campagnes d'affichage, mais venez voir la réalité de la ville ! », se défend l'édile, qui énonce les changements opérés depuis son élection, en 2014 : Béziers est la seule ville à offrir une mutuelle municipale dont bénéficient 5 000 personnes, la gratuité totale des musées, et un gaz bon marché à ses habitants. « Le fond du problème, c'est que certains détestent ce que nous représentons, et refusent que nous menions une politique de valeurs, avance-t-il, La communauté musulmane de Béziers se retrouve beaucoup plus dans mes positions que dans le mariage homosexuel ! »

La victoire de François Fillon saluée

Pour Robert Ménard, les nombreuses réactions contre la campagne anti-sida du gouvernement sont le symptôme supplémentaire d'une vague de fond. « Le basculement a changé de côté », estime le maire, qui y voit une « droitisation de la France » : « Il y a une rébellion contre le système médiatique qui dicte sa loi. Les électeurs, en particulier, veulent dire qu'en démocratie, le match n'est pas joué d'avance ! »

À ce sujet, Robert Ménard, qui soutenait Jean-Frédéric Poisson au premier tour de la primaire de la droite, se réjouit de l'élection de François Fillon. « Sa victoire est une victoire de nos valeurs. Il est beaucoup plus sensible à la famille et à la tradition chrétienne que les autres », explique le maire de Béziers. « Est-ce que François Fillon continuera de défendre les valeurs portées pendant sa campagne ? On est en droit de s'en inquiéter, compte tenu de son expérience passée auprès de Nicolas Sarkozy », temporise-t-il. Avant de conclure : « François Fillon incarne la droite de tradition, espérons qu'il n'incarne pas la droite de trahison ! »

Les affiches « pro-fidélité » resteront dans les rues de Béziers encore quelques jours. Ensuite une nouvelle campagne sera prévue, pour la venue de Philippe de Villiers, proche du maire, qui viendra présenter son dernier livre, Les cloches sonneront-elles encore demain ? Pour l'occasion, Robert Ménard ne décevra ni les partisans, ni les opposants de ses précédentes affiches. « Cette prochaine campagne sera dans la même veine ! », promet-il.

 

Pierre Jova