[Source : Dreuz info]
Je vis désormais à dix mille kilomètres de la France, dans l’Ouest américain. C’est un choix personnel. Je me suis longtemps battu pour que la France vive et soit libre. J’ai fini par penser à ma propre vie et à celle de ma famille.
Je n’oublie pour autant pas que je suis né en France et que ma langue maternelle est la langue française. J’écris en anglais, mais je n’aurai jamais à la langue anglaise le rapport que j’ai avec la langue française.
Et quand je vois l’évolution du pays dans lequel j’ai mes racines, j’ai le cœur serré.
Quand je pense à tous les Français qui ne peuvent pas partir ou qui, simplement, ne le veulent pas, parce que leur attachement à la France est charnel, j’ai le cœur plus serré encore.
Tout en continuant à penser que l’hypothèse Macron que j’évoquais voici peu reste une hypothèse sérieuse, j’ai très envie de me tromper, et je serais heureux si les faits montrent que je me trompe.
La déliquescence que connaît la France est effroyable, pathétique.
Des humoristes ironisent sur François Fillon, et ils ont raison. François Fillon incarne, en effet, la fin de parcours d’un fonctionnement politique à bout de souffle, où tout devient apparences, faux semblants, jeux de miroirs, coups montés, scandales grotesques, et où plus aucun dirigeant n’est digne ni crédible.
Des humoristes ironisent sur Emmanuel Macron. Ils ont, là aussi, raison, autant que lorsqu’ils ironisent sur Francois Fillon, voire plus raison encore. Dans le cas d’Emmanuel Macron, ils devraient d’ailleurs aller bien plus loin dans l’ironie.
Emmanuel Macron est vide, ignorant, et il peut se révéler ignoble et répugnant, comme on l’a vu voici peu lorsqu’il a incriminé le caractère « criminel » de la colonisation française en Algérie et lorsqu’il a fait cela sur le sol algérien, en présence de représentants de la dictature du FLN.
Les humoristes devraient ironiser aussi sur Jean-Luc Mélenchon et sur Benoît Hamon, incarnations grotesques d’une gauche suicidaire et destructrice.
Je ne crois pas aux chances, cette fois, de Marine Le Pen, et je n’apprécie ni la présence d‘antisémites encore au sein du Front National, ni le programme de Marine Le Pen, qu’il s’agisse de politique économique ou de politique étrangère.
Je ne voterai pas pour elle et j’ai dit déjà que je ne voterai pour personne.
Je ne me déplacerai pas de Las Vegas où je vis, pour me rendre jusqu’au consulat de Los Angeles et déposer un bulletin dans l’urne.
J’ai mieux à faire quand je me rends à Los Angeles.
Mais, quand bien même je ne voterai pour personne, j’apprécierais, je le dis, de voir le chambardement créé par une élection de Marine Le Pen.
Je l’apprécierais parce que c’est la seule alternative que je vois à l’hypothèse Macron. Parce que ce serait un séisme plus important encore que le Brexit au Royaume-Uni et que l’élection de Donald Trump aux États-Unis.
Ce serait, au cœur de l’Europe, le signe du désespoir et de la colère d’un peuple décidant de renverser la table, de dire non à toute une classe politique sans qualité et sans substance, au sein de laquelle les hommes de qualité peuvent se compter sur les doigts d’une seule main et n’ont aucune chance d’accéder aux plus hautes fonctions.
Ce serait le début d’une période chaotique où tous les grands médias révéleraient davantage encore leur vrai visage, entreraient en guerre ouverte contre le suffrage universel, et se conduiraient de manière fasciste au nom de « l’antifascisme ».
Ce serait le début d’une phase d’émeutes qui feraient apparaître celles qui viennent d’avoir lieu à Aulnay-sous-Bois et dans d’autres villes françaises comme un simple échantillon.
Ce serait peut-être le début d’une insurrection que seule l’armée parviendrait à mater. Peut-être, et je le dis sans joie, et sans le souhaiter, faudra-t-il en passer par là.
J’apprécierais l’élection de Marine Le Pen, non pas pour ce que Marine Le Pen pourrait faire au gouvernement, car elle ne pourrait sans doute pas gouverner, mais parce qu’elle serait un tremblement de terre de l’ampleur du grand tremblement de terre que les sismologues prévoient depuis longtemps en Californie du Sud.
Après le grand le tremblement de terre, il deviendrait possible de rebâtir, à condition que rien ne reste debout d’un système corrompu, corrupteur, asphyxiant, mortifère.
Je ne crois pas que le grand tremblement de terre aura lieu.
J’ai noté dans un livre, il y a un peu plus d’un an, que l’hégémonie de la gauche conduisait à l’anomie, c’est-à-dire à une société sans ordre ni structure.
La France me semble, hélas, être désormais dans l’anomie.
Guy Millière
En résumé, monsieur, vous n'avez rien à dire et puisque vous n'irez pas voter, votre discours est encore plus vide qu'il ne l'est déjà. Lorsque l'on a mieux à faire que d'aller voter, on s'abstient également de se morfondre.
L'auteur semble ignorer que les périodes de chaos bénéficient toujours aux apparatchiks.