Source [Le Figaro] Une dizaine de membres du Bureau politique, dont Julien Aubert, ont signé un courrier destiné à Christian Jacob et critiquant la formation d’«alliances» avec LREM dans un certain nombre de communes.
Il n’aura fallu que deux mois, jour pour jour. Le 13 octobre dernier, Christian Jacob est élu président des Républicains dès le premier tour, avec 62,58% des voix. Huit semaines plus tard, en interne, l’unité se fissure déjà. Ce mercredi, une lettre, destinée au président du parti, a été envoyée à tous les membres du Bureau politique, pour protester contre la ligne fixée par le parti pour les élections municipales. Elle est cosignée par une dizaine de membres du BP, dont les députés Xavier Breton, Patrice Verchère et Julien Aubert, ancien candidat à la présidence de LR, la présidente de Sens commun, Laurence Trochu, et le conseiller régional du pays de la Loire Sébastien Pilard.
Dans ce courrier, que Le Figaro s’est procuré, les signataires protestent contre la désignation de «chefs de file» LR dans plusieurs villes, comme Roch Brancour à Angers, Dominique Six à Niort, Hervé Bayard à Mont-de-Marsan, Guillaume Chupin à Angoulême, ou Françoise Guégot à Rouen, dénonçant une stratégie d’alliance avec La République en marche. À Angoulême, par exemple, Guillaume Chupin, chargé de former un accord avec le maire sortant, Xavier Bonnefont, qui n’est plus membre de LR et a déjà l’appui du parti présidentiel.
«La qualification de “chef de file” ne trompe personne, écrivent les contestataires. Il s’agit pour ces candidats de négocier, au nom de LR, des alliances locales avec des candidats investis par le parti présidentiel». Au-delà des municipales, ces élus s’inquiètent de la stratégie sur le long terme, insufflée par Christian Jacob. «Si de telles alliances sont formées pour les municipales, rien n’empêchera que d’autres ententes de ce genre soit formées aux élections départementales, puis aux régionales. […] La conclusion logique de ce processus d’alliances ne pourra être qu’une satellisation de notre parti par LREM, et un soutien apporté à Emmanuel Macron au moment de l’élection présidentielle», soutiennent-ils.
Les élus reprochent à la direction du parti un mode de décision vertical, sans consultation du bureau politique, ni des militants LR, sur la ligne à adopter pour les élections à venir, et demandent la convocation d’un «bureau politique spécial pour trancher cette orientation politique inattendue». «L’idée est de susciter le débat en interne, revendique un élu auprès du Figaro. Car c’est de la future stratégie et des idées de fond du parti dont il est question. Ces alliances avec LREM ont-elles vocation à se perpétuer dans les élections à venir? Cela pose la question des idées: nous estimons que notre projet politique est strictement incompatible avec celui que porte Emmanuel Macron». Le débat n’est pas nouveau. À l’occasion d’un Conseil national du parti, le 30 novembre, plusieurs élus, dont Guillaume Larrivé et Julien Aubert, avaient déjà critiqué l’investiture de candidats Macron-compatibles.
- Donald Trump, les perspectives d’une élection
- Comment la France peut supprimer 150.000 postes...
- Immigration : comme l’Italie, la France devrait...
- Amende, peine de prison... Avec son don quotidi...
- «Il n’y a pas un avant et un après Samuel Paty,...
- LGV du Sud-Ouest : en Gironde, des milliers de...
- Mathieu Bock-Côté : «L’État de droit divin»
- Justice: une association va attaquer la limitat...
- À trop s’occuper de la surpopulation carcérale,...
- «Un échec de la politique du maire» : Orvault,...