HUMEUR | À trois semaines des élections départementales, la principale occupation de nos dirigeants est de se rejeter la faute de la probable montée du Front national. Leurs préoccupations sont à mille lieues de celles des Français.
C’est l’UMP Gérald Darmanin, qui a planté la première banderille. Ce jeune député (maire de Tourcoing) est connu pour ses numéros d’équilibriste politique. Il a été porte-parole de Nicolas Sarkozy pendant la campagne interne de l’UMP, tout en soutenant Xavier Bertrand pour la primaire de 2016. Sans oublier qu’il fut l’attaché parlementaire de Christian Vanneste. Mais ça, c’était avant.
Mardi matin, Gérald Darmanin s’exprimait à propos des départementales sur LCI. « Qu'est-ce qui fait monter le Front national ? Je réponds : Mme Taubira. Si vous pensez que Mme Taubira n'est pas un tract ambulant pour le Front national, mis en avant par François Hollande, c'est que, je pense, vous n'avez pas compris le cynisme des socialistes. »
Réactions en cascade
Les réactions outrées ne se sont pas fait attendre. Le jeune député s’est d’abord fait tirer les oreilles par Manuel Valls, à l’Assemblée. « Ce n'est ni la jeunesse, ni la campagne électorale, ni le combat politique qui doivent vous permettre de tenir de tels propos et nous ne le permettrons jamais. » La liberté d’expression et l’esprit du 11 janvier sont allé voir ailleurs, semble-t-il.
C’est ensuite l’icône Taubira elle-même qui s’est défendue : « Lorsqu'une personne est à ce point pauvre, indigente moralement, politiquement, culturellement, lorsqu'une personne est à ce point indifférente aux dégâts considérables qu'il (sic) peut produire par ses paroles qui sont des insultes, qui sont surtout des déchets même de la pensée humaine, je n'en attends rien. Je trouverais ça pitoyable, si j'avais de la pitié à gaspiller, ce n'est pas le cas pour ce monsieur ! »
Des élus toujours plus près du peuple
L’UMP a ensuite demandé la démission du garde des Sceaux, comme à l’accoutumée depuis sa nomination. Mélenchon a dénoncé les propos « nauséabonds » de Taubira. La secrétaire générale des Verts, Emmanuelle Cosse, s’est déclarée pour sa part « consternée », dénonçant le racisme et le sexisme de Darmanin (!).
Pendant ce temps, Jean-Vincent Placé, sénateur des Verts et président du groupe écologiste au Sénat, prenait la pose avec une poule dans ses bras. Oui, vous avez bien lu : une poule. Pour dénoncer à son tour… le sexisme ordinaire.
Dormez, braves gens : ils s’occupent de tout. Et surtout de ce qui vous préoccupe.
François de Lens
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