Pour 2019, le gouvernement français avait basé son budget sur une croissance de 1,7% mais après la Banque de France et le FMI, la Commission fait des prévisions moins optimistes. La Cour des comptes, elle, estime les comptes publics «fragilisés».
La Commission européenne a fortement abaissé jeudi ses prévisions de croissance 2019 en zone euro, avec un ralentissement particulièrement important en Allemagne et en Italie, et de moindre ampleur en France. Désormais, la Commission européenne table sur une croissance moyenne en 2019 de 1,3% dans les 19 pays ayant adopté la monnaie unique, contre 1,9% lors de ses prévisions d'automne publiées en novembre dernier. C’est donc un ralentissement assez brutal avec l’évaporation de 0,6 point du produit intérieur brut de la zone euro ou quelque 75 milliards d’euros d’activité économique en moins.
Le commissaire européen aux Affaires économiques, Pierre Moscovici a attribué une part de cet «essoufflement relatif» à des facteurs extérieurs comme la confrontation entre les Etats-Unis et la Chine sur leurs relations commerciales.
Mais aussi à des raisons internes, propres aux trois grands pays de la zone euro. A propos de l’Allemagne il a évoqué de le «ralentissement marqué de la production de voitures».
Longtemps moteur économique de la zone euro, l'Allemagne a été particulièrement touchée par l'entrée en vigueur de nouvelles normes européennes antipollution, qui ont désorganisé les chaînes de production de plusieurs constructeurs. Le géant Volkswagen a dû stocker des milliers de voitures en attente d'homologation. En conséquence, Bruxelles anticipe désormais une croissance dans ce pays à 1,1% en 2019, contre 1,8% lors de ses précédentes prévisions.
C’est donc un recul significatif pour le premier partenaire économique de la France au sein de la zone euro. Mais le commissaire aux Affaires économiques Pierre Moscovici estime que pour l’Allemagne cette situation est très temporaire et maintient pour 2020 sa prévision à 1,7%.
Pour l'Italie, qui est entrée en récession au deuxième semestre 2018 – avec deux trimestres consécutifs de recul de croissance – la Commission table désormais en 2019 sur une hausse du PIB de 0,2%, contre 1,2% le 8 novembre dernier. Mais même s’il est moins important qu’en Allemagne, en Italie aussi la Commission prévoit un rebond en 2020 à 0,8% de croissance. Mais il y a trois mois, elle prévoyait plutôt 1,3%.
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