Source [Boulevard Voltaire] Ce mercredi 3 mars, lors d’une conférence de presse, le procureur de Reims Matthieu Bourrette a relaté en détail l’agression du photo-journaliste Christian Lantenois, survenue le 27 février à Reims dans le quartier Croix-Rouge, et a révélé l’identité de l’auteur présumé des faits, Anes Saïd Khebbeb, de nationalité algérienne, au lourd casier judiciaire malgré son jeune âge.
Cette agression ultra-violente s’est déroulée en 57 secondes alors que Christian Lantenois tentait de prendre des clichés d’un groupe de jeunes cagoulés qui se préparaient manifestement à en découdre. Ce jour-là, Christian Lantenois et deux journalistes se rendent en reportage dans ce quartier sensible de Reims. À leur arrivée, les journalistes repèrent un « groupe d’individus cagoulés » opérant des « mouvements laissant penser à un rassemblement belliqueux ». Le photographe décide de faire quelques clichés.
« Il a été rapidement repéré par une partie de ce groupe », a expliqué Matthieu Bourrette, puis sauvagement tabassé : « plusieurs coups à la tête de Christian Lantenois dont au moins un alors qu’il était au sol », des coups portés « avec les poings et un objet long et cylindrique », qui va s’avérer être l’appareil photo du journaliste. Un autre individu a également été vu en train de donner des coups de bâton à proximité de la victime. Puis le groupe s’enfuit, laissant le journaliste gisant au sol. Quatre jours après cette agression, le pronostic vital de Christian Lantenois est toujours engagé, il souffre d’un « traumatisme crânien très sévère » et se trouve toujours dans le coma.
Anes Saïd Khebbeb, de nationalité algérienne et disposant d’un titre de séjour en Espagne, condamné à huit reprises entre 2018 et 2019
Grâce à la vidéosurveillance, un homme de 21 ans a été interpellé, suspecté d’être l’auteur des coups portés à Christian Lantenois. Placé en garde à vue, aucune audition n’a pu avoir lieu car l’homme a refusé de quitter sa cellule et s’est muré dans le silence.
Anes Saïd Khebbeb, de nationalité algérienne et disposant d’un titre de séjour en Espagne, déjà condamné à huit reprises entre 2018 et 2019, a été mis en examen du chef de « tentative de meurtre aggravé » et placé en détention provisoire pour éviter tout risque de fuite. Après avoir vécu à Paris, il résidait à Reims avec sa famille depuis trois ans.
L’enquête a permis d’établir avec certitude que Christian Lantenois a été visé parce que journaliste. « Ils voulaient s’en prendre à lui mais aussi récupérer la mémoire de l’appareil photo », a expliqué Matthieu Bourrette.
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