source[le Figaro]Une étude menée au sein de l’université montre que près de 10% des étudiants, quasi exclusivement des jeunes femmes, déclarent avoir été victimes de harcèlement sexuel au moins une fois durant leurs études.
«La différence entre la thermochimie et une salope, c’est que la thermochimie, elle, a des principes, on ne peut pas la violer.» Relevée sur la plateforme de microblogging Tumblr par le site du Républicain Lorrain , cette phrase d’accroche prononcée par un professeur de chimie de l’université de Lorraine (UL) prend un tout autre sens depuis la publication d’une étude, menée en septembre dernier, portant sur les harcèlements sexuels dans la fac de Metz. En tout, 376 étudiants disent avoir été victimes de harcèlement sexuel au moins une fois durant leur cursus. Soit 9,4% des 4000 personnes interrogées.
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La plupart du temps, dans 84% des cas, les harceleurs sont d’autres étudiants, mais il existe aussi un fort taux de harcèlement de la part du personnel enseignant (32%)*. Cette large étude (4000 réponses, 2200 questionnaires remplis intégralement) permet aussi de montrer que dans l’immense majorité des cas, les personnes harcelées sont des femmes.
Agressions «extrêmement graves» et «pas rares»
Plus inquiétant encore: le nombre d’agressions sexuelles, au sein de l’université ou en stage. Ces gestes physiques sont dénoncées par 4% des étudiantes et 1,4 % des étudiants ayant répondu à l’enquête. Parmi ceux-ci, 32% jugent que ces agressions étaient «extrêmement graves» et tous prétendent qu’elles ne sont «pas rares». La plupart du temps, dans 32% des cas, ces agissements ont lieu sur leurs lieux de stages.
«Très peu d’universités ont effectué ce diagnostic, malgré les circulaires de 2013 et 2015. Cela va nous aider à mettre en place le dispositif de lutte contre le harcèlement sexuel à l’université qui sera opérationnel début 2018», a estimé Pascal Tisserant, vice-président de l’UL, auprès du Républicain Lorrain. L’université de Lorraine n’est pas isolée dans sa lutte contre les dérapages sexuels à la fac. Une étude de l’université de Bretagneavait cette année révèle que 71% des étudiantes avaient déjà été sifflées dans l’espace public et qu’une étudiante sur trois avait déjà subi un fait de violence dans le cadre de la vie universitaire.
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La loi Fioraso de 2013 avait obligé les universités à créer une mission «égalité entre les hommes et les femmes». Des mesures de renforcement de la prévention, de lutte contre le bizutage ou de transparence des procédures disciplinaires avaient été prises. Le mois dernier, la ministre de l’Enseignement supérieur Frédérique Vidal avait annoncé un plan contre le harcèlement à la fac qui prévoyait notamment une cellule d’accueil et d’écoute ouverte au sein des établissements universitaires. Dans le cadre d’un colloque international sur les «violences sexistes et sexuelles dans l’enseignement supérieur et la recherche», la Ministre avait également annoncé vouloir mettre en œuvre une campagne de prévention et de sensibilisation sur les campus en mars 2018.
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