Scandale révélé par le parisien : certaines écoles privées seraient...catholiques

Du harcèlement, de l’insécurité, du racket, des élèves tabassés, des profs molestés ? 

Source [Boulevard Voltaire] Chaque rédaction a les priorités qu’elle entend. Le Parisien, le 4 juin, a choisi de se concentrer sur les « tensions » régnant dans deux écoles privées catholiques. Du harcèlement, de l’insécurité, du racket, des élèves tabassés, des profs molestés ? Vous n’y êtes pas, mes chéris : la plus grande « violence » que l’on peut relever dans ces deux articles confondus est le refus, lors d’un conseil de classe il y a un an, d’accorder « les compliments » à une jeune fille sous un prétexte jugé fallacieux. C’est en effet vexant – « Et mes acclamations ? Mon enthousiasme ? », s’indignerait Louis de Funès -, mais on a vu pires sévices. Il est vrai que l’établissement dont il s’agit est Saint-Jean-de-Passy, au cœur du XVIe arrondissement, et que l’échelle de Richter de la maltraitance n’y est sans doute pas tout à fait la même qu’en banlieue.

Des professeurs, contactés par Boulevard Voltaire, disent d’ailleurs « être tombés de l’armoire » en lisant cet article. Eux qui ont enseigné dans d’autres lycées jugent au contraire celui-ci calme, sympathique, tant pour le corps professoral, les élèves que les parents, avec plutôt moins de « petites histoires » qu’ailleurs. Il peut, du reste, se prévaloir, rappellent-ils, d’excellents résultats. Cet article serait d’ailleurs devenu sujet de plaisanterie : « Tu ne réussis pas à récupérer ton lot de tombola ? Tu devrais appeler Le Parisien, non ? » Plus sérieusement, ils s’étonnent qu’un grand journal puisse se faire l’écho de tels « ragots » (c’est leur mot) et ne lésine pas, jusqu’au ridicule, sur les éléments de langage : il y est, en effet, question de « hauts murs », de « dérive national-catholique » (sic), « d’épuration » et « d’endoctrinement ». Rien de moins. Il est vrai que l’uniforme y est « à dominante bleu marine »et que, dans la cour d’honneur, le directeur « a fait ériger une imposante statue de la Vierge » (là où il y avait jadis une Jeanne d’Arc) « flanquée de deux drapeaux, français et européen ». Stupeur et tremblements. Et pourquoi pas, tant qu’on y est, donner à cette école le nom d’un saint, et pire, d’un évangéliste ?

Simultanément, Le Parisien qui, décidément, s’aime bien dans le rôle de Libé au petit pied, évoquait, à Meaux, « la grève des professeurs de Sainte-Marie qui fait renoncer la future directrice »« une directrice proche de l’Opus Dei, une institution controversée de l’Église catholique ». Celle-ci n’était que pressentie parmi d’autres et ne faisait que visiter l’école comme tous les candidats. Son crime ? En tant que directrice de Gerson, avoir laissé intervenir « l’association anti-avortement Alliance Vita » lors d’un cours de catéchèse, qui aurait dit aux élèves : « Une fille qui avorte commet un homicide volontaire. » Mamma mia ! Prions, mes frères, pour que le pape François ne se mette pas en tête d’aller voir, lors de sa prochaine visite en France, le collège Sainte-Marie de Meaux. Lui qui ne cesse de répéter que l’IVG est un crime se ferait illico remettre dans l’avion direction le Vatican par des piquets de grève. Cela ferait désordre.

Évidemment on ne peut pas empêcher le lecteur moyen – vous savez comment il est – de s’interroger. Ces parents mécontents ici, ces professeurs indignés là, font-ils des pétitions, des sit-in, des lettres ouvertes, convoquent-ils Le Parisien pour exiger du « palais de Ming », dans leur quartier, qu’il cesse de servir des nems et du riz cantonnais et qu’il leur propose des lasagnes ? Ou bien, ayant consulté la carte, regardé la devanture et sachant qu’ils ne goûtent guère les menus chinois, poursuivent-ils leur chemin jusqu’à la prochaine pizzeria ? Alors, pourquoi s’échiner à rester dans le privé quand les merveilleux lycées publics éclairés leur tendent les bras ? Et pourquoi un grand média se fait-il l’écho de tant d’absurdité ?