"On ne s’appuie que sur ce qui résiste. J’ai remis mon espoir entre les mains des insurgés. J’en appelle à l’esprit de Révolte non par une haine irréfléchie, aveugle, contre le Conformisme, mais parce que j’aime encore mieux voir le monde risquer son âme que la renier." Georges Bernanos
De haute lutte, à grand renfort de coups de plume, labourant le papier vélin comme charruant la terre, j’ai vu sur les plages d’un royaume illusoire galoper cent mille jeunes gens qui marquaient à tout jamais l’empreinte de leurs rêves et leurs combats.Il est des lieux comme des arcanes où j’aime à retrouver le cœur de l’allégresse qui réincarne nos vieilles saisons au goût de sel semées dans les crevasses de nos lèvres labourées par le froidIls avaient laissé derrière eux tous ceux qui, faute d’irriguer quotidiennement la leçon qu’ils ont à donner de leur humanité, préfèrent n’offrir à la jeunesse, qui ne manque pas d’ailleurs de leur tourner le dos, que la marque nauséabonde de leurs échecs, la puanteur de leurs amertumes, la criante expression de leurs grimaces et la répugnance de leurs outrances pornographiques.
Ceux-là qui amènent peu à peu le citoyen à troquer sa liberté supérieure qu’est celle d’avoir le droit de ne pas penser comme tout le monde contre l’obligation de se shooter à l’idéologie du Régime en place, ou de souffrir l’arbitraire, « parce que chez ces gens-là, Monsieur », quand on ne parvient plus à contenir la vérité qui déborde, on peut encore lui assigner une cellule et l’y incarcérer.
Grands vents !
Voyez-vous, ils sont barbares ceux-là qui, loqueteux, festoient parmi les ruines de la culture, trinquant à la mémoire de leurs orgies, qui radotent encore leurs états d’âme. Ils ont encore frappé - ces messagers du néant, ces apprentis sorciers, donneurs de leçons que jamais ils ne pratiquent, proxénètes de la misère qu’ils vous inoculent à grands sanglots de pellicules, de festivals dévoyés, de concerts, de cérémonies d’ouverture où s’étalent médiocrité, inversion, vulgarité, pornographie, dépravation et déshumanisation. Les mêmes revenants, qui parlent de morale laïque et d’éducation sont ceux qui, il y a deux siècles, dansaient ivres de haine idéologique sur les charniers que l’histoire officielle a enfouis.
Regardez, cent mille jeunes gens galopent sur les plages du Nord et de Normandie jusqu’en Bretagne. Appel à la Résistance !
Appel de cette errance que la solitude rend féconde sur ces dunes fouaillées que l’hiver a lavées. Cent mille jeunes gens, brides abattues sur les plages d’Ouest, de Bretagne jusqu’en Euskadi : appel des grands vents qui poussent cent mille songes à chevaucher la houle ; elle enivre notre âme de marées rauques et barbares sur l’agonie d’un système moribond qui râle et qui grimace, elle épand l’aube de cette année nouvelle de parfums océaniques.
Calvaires lumineux
Appel des calvaires grisés de mousses, lumineux à la croisée des sentes, ornements de nos landes et cris de notre Foi, défi lancé depuis la nuit des temps à ces monstres accouchés des « vomissures de la Raison ». Ceux-là même qui, aujourd’hui, agonisent et les agressent nos processions, nos pèlerinages, organisent des foires à la cochonnaille le Vendredi Saint, s’insurgent contre le calendrier grégorien, décapitent la Sainte Famille, brûlent les crèches de Noël et vous souhaitent de « JOYEUSES FETES D’HIVER ».
Cent mille jeunes gens galopent ventre à terre sur les plages du Sud, d’Occitanie jusqu’en Provence et renvoient vers le large tous ces vieillards boursoufflés de trahisons, parcheminés de luxure et de corruption, désespérément accrochés aux vergues naufragées des propagateurs de la pensée dite généreuse ; cette police de la pensée qui distille le germe empoisonné d’un totalitarisme robespierriste ou nihiliste et qui nous voudrait asservir.
Cent mille jeunes gens galopent ou « pèlerinent » sur les dunes et par les landes d’aucun nom mais de France, à la reconquête de ces terres brûlées par ceux-là même qui criaient hier « sous les pavés la plage », « Il est interdit d’interdire » ou « jouir sans entrave », géniteurs des salonards et fossoyeurs de notre Histoire qui nous veulent enfermer dans de nouvelles Bastilles ; cent mille jeunes gens galopent à la reconquête d’un pays où l’on pourra chanter librement : « l’Espérance 2025 ».
Thierry AilletAncien Directeur Diocésain de l’Enseignement Catholique d’Avignon
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