Le «Washington Post» : deux poids deux mesures ?

Source [Causeur] Les conseillers de Richard Nixon disaient que si le président marchait sur l’eau, les médias affirmeraient qu’il ne savait pas nager. Le 16 janvier, le rédacteur en chef de la rubrique Fact Checker du Washington Post, Glenn Kessler, a annoncé qu’il ne recenserait pas les supposés mensonges du président Biden, après avoir tenu quatre années durant un registre de ceux de Donald Trump : « Je suppose que la présidence Biden ressemblera à celle d’Obama et qu’ils seront réactifs et aptes à confirmer rapidement leurs affirmations. » Ce blanc-seing donné aux Démocrates et la propension des médias à dire le vrai et relever les mensonges et erreurs involontaires d’un camp, tout en couvrant certains de l’autre, témoignent d’un procès idéologique.

Le 10 décembre 2018, le Washington Post avait présenté un dispositif visant à discerner le vrai du faux dans les propos des politiques. Ce test dit du bottomless Pinocchio (Pinocchio sans fond) devait permettre de désigner les politiciens « répétant une fausse allégation tant de fois qu’ils ne pourraient qu’être engagés dans des campagnes de désinformation ». Le Post expliquait que les allégations devaient avoir obtenu trois ou quatre Pinocchios de la rubrique de vérification des faits, et avoir été répétées vingt fois pour avoir le titre de bottomless Pinocchio. Le propos semblait laisser la possibilité de faire de fausses affirmations de bonne foi non sanctionnées si elles étaient corrigées par leur auteur ; autrement dit, le test n’aurait aucune volonté de discréditer le président. Cependant, le célèbre quotidien avait alors mis en garde quant à Trump : « Il ne commet pas simplement des gaffes ou de la déformation des faits, il injecte délibérément de fausses informations dans le débat national. »

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