[Source : Le Figaro]

VIDÉOS - Le chef d'état-major des armées, le général Pierre de Villiers demande mercredi dans Les Échos «une hausse progressive du budget de la défense» pour atteindre les 2% du PIB, contre 1,77% actuellement. «On ne gagne pas une guerre sans effort de guerre», souligne-t-il.

Au surlendemain de l'attentat au camion-bélier qui a fait 12 morts lundi soir à Berlin, le chef d'état-major des armées, le général Pierre de Villiers, signe une tribune dans Les Échos où il demande «une hausse progressive du budget de la défense» pour atteindre les 2% du PIB, contre 1,77% actuellement. Il s'agit de «rester capable d'assurer, dans la durée, la protection de la France et des Français face au spectre complet des menaces», écrit-il. «Il faut comprendre que le moindre décalage de cohérence entre les menaces, les missions et les moyens s'apparente au grain de sable qui grippe le système et conduit à la défaite», ajoute le général de Villiers, pour qui «on ne gagne pas une guerre sans effort de guerre».

«Le prix de la paix c'est l'effort de guerre»

Pierre de Villiers

Saluant la fin de la «tendance baissière des trente-cinq dernières années», rendant hommage au «volontarisme» du ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian, le général estime que «désormais, pour les armées, cet effort doit se traduire par une hausse progressive du budget de la défense pour rejoindre la cible de 2% du PIB, avant la fin du prochain quinquennat». L'effort demandé «ne pourra être ni allégé ni reporté, en dépit de la complexité de l'équation budgétaire étatique prévisionnelle», fait-il valoir en ajoutant en guise de conclusion: «le prix de la paix c'est l'effort de guerre».

Interrogé par des journalistes sur la demande exprimée par le chef d'état-major des armées d'atteindre les 2% du PIB, le président de la République a souligné que «le budget de la défense a déjà été augmenté tout au long du quinquennat». «La loi de programmation militaire a été révisée à la hausse, aucune loi de programmation militaire sous la Ve République n'avait été révisée à la hausse», a ajouté François Hollande dans la cour de l'Elysée à la suite du Conseil des ministres.

«Nous avons aujourd'hui les ressources nécessaires par rapport à nos objectifs, mais il y aura encore dans les prochaines années à faire des efforts supplémentaires.»

Le président de la République François Hollande

«C'est une responsabilité que j'ai prise avec les premiers ministres successifs, de faire que nos armées puissent être dotées des moyens indispensables pour assurer nos missions à l'extérieur, celles que j'ai moi même décidées pour assurer la protection des Français à l'intérieur, dans l'opération Sentinelle, et faire en sorte que nous puissions avoir une force de dissuasion qui soit crédible», a précisé François Hollande. «Nous avons aujourd'hui les ressources nécessaires par rapport à nos objectifs, mais il y aura encore dans les prochaines années à faire des efforts supplémentaires», a-t-il conclu

Le projet de budget de la Défense pour 2017 s'élève à 32,7 milliards d'euros, à 1,77% du produit intérieur brut (PIB), ce qui marque une stabilité par rapport à 2016. La France s'est engagée à le porter à 2% du PIB d'ici 2025 dans le cadre de l'Otan.

AFP Agence