La famille est en crise, mais partout dans le monde la famille est désirée, notamment par les jeunes, comme un pôle de sécurité, comme un espace d’amour et de liberté et comme la voie du bonheur. Dans toutes les civilisations, sous tous les régimes, la famille fondée sur le mariage monogame stable demeure aussi la structure fondamentale élémentaire, qui préserve le mieux la société de tous les désordres. Comment donc expliquer que l’Église, dont le message sur la famille est le plus constant, passe aussi mal ? C’est une des questions que les évêques réunis par le pape François lors des synodes de 2014 et 2015 se sont posée, s’interrogeant sur la manière de mieux transmettre l’enseignement de l’Église et sa réponse en l’approfondissant. L’opinion a retenu les évolutions possibles sans comprendre la nature du travail entrepris et les différentes facettes du travail synodal, qui sont exposées dans ce numéro : la vérité du mariage dans sa dimension pratique et universelle, la miséricorde offerte aux familles, les réformes de la procédure de recours en nullité, le souci des familles les plus pauvres ou bien encore la dimension missionnaire qui traverse et anime toute la démarche.
Éditorial
Revenir à la famille, par Philippe de Saint-Germain
Quand l’Église parle aux familles
Paroles de l’Église à toutes les familles
Louis-Marie Guitton — Les synodes de 2014 et 2015 n’ont pas consisté à résoudre des questions de casuistique, mais à porter un message pour toute l’Église en direction de toutes les familles.
La famille, lieu de miséricorde
Antoine Michel — Pourquoi la miséricorde exercée à l'égard de la famille et au sein de la famille doit-elle se recevoir et se vivre dans une articulation nécessaire à la justice ?
Famille et précarité
Sœur Marie-Laure Denes, op — Le synode de 2015 sur la famille lance aux chrétiens une double invitation en direction des familles touchées par la pauvreté et l’isolement : invitation à l’écoute, au respect et à la confiance d’une part ; invitation à créer des liens d’autre part.
Une parole synodale dans l’Église sur la famille
Jean-Noël Dol — Deux synodes des évêques ont été réunis sur le thème de la famille en 2014 et 2015. Qu’est-ce qu’un synode ? Quel est son degré de normativité ? L’autorité de l’exhortation apostolique Amoris lætitia.
L’essence et les propriétés du mariage
Joseph Domingo — La crise du mariage est d’abord une crise anthropologique. La réponse chrétienne à cette crise se présente comme un parcours dynamique de développement et d’épanouissement, de discernement et d’accompagnement.
La forme canonique du mariage depuis le concile de Trente
Alexis Campo — Pour faire face aux difficultés soulevées par les mariages clandestins et aux critiques protestantes sur le sacrement, l’Église romaine est conduite à préciser la doctrine et la discipline du mariage.
Deux motu proprio pour un mariage
Mélina Douchy-Oudot — La réforme de 2015 des procès en nullité de mariage n’est pas de favoriser la reconnaissance des nullités, mais la rapidité et la simplicité des procédures. Les dispositions prises soulèvent cependant de nombreuses critiques.
La pratique actuelle de la nullité matrimoniale dans l’Église latine
Jacques-Yves Pertin — Le droit dans l’Église fonde l’acte de transmettre le salut non comme un acte de charité mais comme un acte de justice, dû aux fidèles et à tous les hommes. C’est dans cette perspective que l’Église ne condamne pas mais aide à accéder à la vérité qui libère.
La nécessaire mutation de la pastorale familiale
Alex et Maud Lauriot-Prevost — Le discrédit de l’Église sur le mariage chrétien est grand. Les deux synodes convoqués par le pape François ont cherché à rétablir les voies d’une juste pastorale familiale en l’inscrivant dans la dynamique de la nouvelle évangélisation.
Repères
Aux sources du terrorisme islamique : la responsabilité occidentale
Olivier Braun — Les échecs de la politique extérieure des États-Unis et de ses alliés au Moyen-Orient ont creusé la tentation terroriste de l’islam radical.
Sortir de la tentation eugéniste du transhumanisme
Fr. Tanguy-Marie Pouliquen, cb — La saine volonté d’éliminer tout eugénisme dit négatif manque sa cible sans respect intégral de la personne dès l’incipit de la vie, au risque de se muer, sous la houlette techniciste du transhumanisme, en eugénisme dit positif.
Questions disputées
Amoris lætitia : rigueur et miséricorde
À propos de l’exhortation apostolique post-synodale, par Roland Hureaux
Feuilletons
Le feuilleton politique
Écologie humaine : le temps de la reconstruction, par Philippe de Saint-Germain
Le feuilleton bioéthique
La CEDH approuve la vente d’enfants, par Andreea Popescu
Le feuilleton culturel Les Gaulois avaient-ils le sens du bien commun ? Par Gabriel Privat
L’esprit du temps
Du marquis de Sade comme gourou du mondialisme heureux, par Nicolas Courteille
Avec les critiques de Bénédicte Alix, Hélène Bodenez, Nicolas Courteille, Georges Leroy, Guillaume Lenormand, Ariane de Medlege, Gabriel Privat, Philippe de Saint-Germain.
Revue : Quand l’Église parle aux familles
Prix de la revue seule : 20,00 €