Pornographie, ravages !

Après quelques mois qui virent la France scandaliser le monde entier avec le sordide cas « d’abus, de drogue et de prostitution à Mazan », un nouveau jugement de violence sexuelle sans précédent (à part en Angleterre pakistanaise) – cette fois sur des centaines d’enfants par le chirurgien Joël Le Scouarnec dont les « Lettres pédophiles » font l’apologie de ses monstruosités – et une autre affaire nauséabonde de pédocriminalité (celle du militant LFI et LGBT Pierre-Alain Cottineau, organisateur d’orgies pédophiles, de viols avec barbarie sur des enfants de six mois à 5 ans) nous éclaboussent. Curieusement, ces procès font moins la une de la presse que celui de Mazan.

Ces trois affaires terrifiantes révèlent une vérité commune : l’obsession malsaine pour la pornographie conduit fréquemment à des comportements non seulement immoraux, mais aussi violents et criminels. Si tous ceux qui consomment du matériel pornographique ne deviennent pas des prédateurs sexuels, de nombreuses études scientifiques, notamment celles du Dr John D. Foubert, spécialiste reconnu en prévention de violences sexuelles, confirment un lien alarmant entre consommation de pornographie et violence sexuelle.

Une perception déformée et dangereuse de la sexualité

La pornographie provoque une distorsion profonde de la perception de la sexualité, impactant lourdement le cerveau des utilisateurs réguliers, surtout des plus jeunes. Ceux-ci tendent à considérer les comportements sexuels extrêmes, violents ou abusifs vus à l’écran comme « normaux ». Dès 2019, la revue The Atlantic alertait sur des jeunes garçons influencés par la pornographie, convaincus qu’étrangler leur partenaire était une pratique sexuelle normale et souhaitée par les femmes. Cette pratique, extrêmement dangereuse, s’est répandue massivement chez les jeunes, comme le démontrent les enquêtes du média indépendant The Insider (2022) et du Times (2024).

Un phénomène banalisé mais profondément destructeur

Aujourd’hui, la pornographie adulte est largement acceptée par la société, accessible gratuitement et anonymement grâce à Internet. L’industrie pornographique génère un chiffre d’affaires mondial estimé à 97 milliards de dollars, exposant sans aucune barrière morale ou légale les pratiques sexuelles les plus violentes et dégradantes. Ce libre accès entraîne une exposition précoce inquiétante : aux États-Unis, selon une étude nationale récente, 84,4 % des garçons et 57 % des filles âgés de 14 à 18 ans ont déjà consommé de la pornographie.

Déjà au siècle dernier, C. S. Lewis, dans Les fondements du christianisme, dénonçait ce phénomène : « Nous grandissons entourés d’une propagande en faveur de l’impudicité, qui cherche à exciter continuellement notre instinct sexuel afin d’en tirer profit ».

Les conséquences dramatiques d'une addiction silencieuse

Cette addiction, loin d'être anodine, mine progressivement la volonté et obscurcit la raison. Elle plonge ses victimes dans un esclavage profondément destructeur, aussi insidieux que celui des drogues dures, menant souvent à leur combinaison : c’est le phénomène du « chemsex ».

Paradoxalement, malgré les études confirmant ces risques, les responsables politiques et sociaux, sous prétexte de respect d’une liberté mal comprise, préfèrent fermer les yeux. Aux États-Unis, en 2022, un sondage révélait que seuls 4 % des personnes interrogées soutenaient une interdiction de la pornographie pour adultes.

Une fausse liberté aux effets sociaux ravageurs

La pornographie n'est jamais anodine ni inoffensive. Ses conséquences sont dévastatrices tant sur le plan individuel que sociétal :

  • Trafic sexuel des femmes et enfants.
  • Dégradation physique et psychologique des producteurs et consommateurs.
  • Déshumanisation du spectateur, poussant à la violence et à la coercition.
  • Influence négative sur les comportements sexuels des adolescents et adultes.
  • Perte de la dignité humaine et dégradation profonde des relations interpersonnelles.

Comme le notait Chesterton, la pornographie « ne se discute pas avec l'intelligence mais s'écrase avec les pieds ». Pourtant, notre société contemporaine fait exactement l'inverse : au nom d'une prétendue « liberté d’expression », elle tolère et promeut même l’exposition précoce des enfants à des contenus obscènes dès leur plus jeune âge.

Éducation sexuelle ou manipulation idéologique ?

Face à ces dangers, certains gouvernements choisissent paradoxalement d’introduire dès la maternelle des programmes dits d’éducation sexuelle. Pourtant, derrière ces initiatives présentées comme progressistes se cachent souvent des démarches idéologiques inquiétantes, excluant la famille et écrasant sous le poids d’une propagande LGBT agressive toute notion de pudeur, de respect du corps et de sensibilité.

Le rapport du Sénat intitulé « Porno : l’enfer du décor », remis en septembre 2022, avait pourtant clairement alerté les autorités françaises sur ces risques majeurs. Un an après, le Haut Conseil à l’Égalité dénonce l’inaction totale du gouvernement, incapable d’appliquer ses recommandations pourtant claires :

  • Prioriser la lutte contre les violences liées à la pornographie.
  • Supprimer efficacement les contenus illicites.
  • Protéger les mineurs en appliquant strictement l’interdiction d’accès.
  • Mener une éducation affective et sexuelle saine et respectueuse.

Une seule recommandation semble avoir retenu l’attention : l’introduction de séances d’éducation sexuelle à l’école, devenues souvent des outils d’instrumentalisation plutôt que de protection réelle des enfants.

Vers une société malade ou éveillée ?

Doit-on croire que le passage à l’âge adulte immunise miraculeusement des effets pervers de la pornographie ? Évidemment non. Pourtant, sous couvert d’une prétendue liberté sexuelle, nos sociétés laissent cette industrie prospérer sans limites.

Comme Aldous Huxley l'écrivait déjà dans son célèbre prologue au Meilleur des mondes :

« À mesure que diminue la liberté économique et politique, la liberté sexuelle augmente en compensation, devenant un puissant instrument de domination ».

Face à un danger si clairement identifié, la seule réponse véritablement courageuse serait l'éradication pure et simple de l'accès à la pornographie sur internet, protégeant ainsi véritablement la jeunesse et la société tout entière. Ce serait fermer définitivement le robinet d’une eau empoisonnée plutôt que d’y placer des filtres inefficaces.

Il est grand temps que la société ouvre enfin les yeux sur les ravages réels de cette pandémie silencieuse et choisisse d’agir avec responsabilité et courage.

Thierry Aillet
Ancien délégué épiscopal à l’Enseignement Catholique d’Avignon