Un sondage Ipsos pour la CFTC, Famille chrétienne, RCF et Radio Notre-Dame, révèle qu'une très forte majorité de salariés ne veut pas travailler le dimanche.
En octobre 2007, le bien nommé Journal du dimanche avait publié les extraits d'un sondage IFOP-Publicis consultants pour affirmer que les Français veulent travailler le dimanche . Mais le libellé des questions n'était guère honnête (à moins que ce fut l'interprétation des réponses). Première question : Travailler le dimanche est payé davantage qu'en semaine, si votre employeur vous proposait de travailler le dimanche, accepteriez-vous ? Deuxième question : Êtes-vous favorable à l'ouverture des magasins le dimanche ?
La CFTC avait démonté le piège : Non, le travail le dimanche n'est pas payé davantage qu'en semaine, cela demeure l'exception. Il n'existe qu'une seule obligation dans le Code du travail concernant les établissements de commerce de détail, rien n'est prévu pour les autres entreprises ou services, à l'exception de certaines conventions collectives ou accords d'entreprise (cftc-paris.com). Le JDD en concluait pourtant les Français veulent travailler le dimanche, alors que la véritable réponse est qu'ils veulent être mieux payés !
À propos de l'ouverture des magasins le dimanche, il n'est guère étonnant que personne ne veuille la fermeture de son boulanger, de son marchand de journaux ou des marchés traditionnels du dimanche matin. La vraie question porte sur l'ouverture des grandes surfaces et des centres commerciaux le dimanche, grands consommateurs d'employés. Pour la CFTC, ce choix de société mérite mieux que des sondages viciés .
Le sondage IPSOS "Les Français et le travail le dimanche" réalisé par téléphone les 28 et 29 novembre 2008 auprès de 1008 personnes corrige le tir. Une très forte majorité de salariés (64 %) ne veut pas travailler régulièrement le dimanche (jusqu'à 68,1 % en Ile de France).
Deuxième enseignement, très instructif : les personnes les moins opposées au travail du dimanche ne sont pas encore dans la vie active, ou n'y sont plus ! Ainsi, 35,7% des 15-19 ans se disent d'accord pour travailler le dimanche, tout comme 34,9 % des 60-69 ans. A contrario, les 35-44 ans ne sont que 17,2 % à y être prêts.
Troisième leçon, plus politique : ce sont les électeurs de Jean-Marie Le Pen (au 1er tour de la présidentielle 2007) qui se disent le plus favorables au travail du dimanche (46 % d'accord pour travailler régulièrement le dimanche), quand ils ne sont plus que 26,7% chez les électeurs de Nicolas Sarkozy. Mais, paradoxe, 92 % des personnes proches du FN déclarent primordial ou important que le dimanche demeure le jour de repos commun à la plupart des salariés (contre 73 % de proches de l'UMP).
Quatrième leçon : 84% des Français considèrent primordial ou important pour la vie familiale, associative, culturelle ou religieuse, que le dimanche reste le jour de repos commun à la plupart des salariés.
Enfin, 63% des Français ne croient pas au volontariat pour le travail le dimanche. Et plus les personnes interrogées exercent des responsabilités, moins elles y croient : 85,3% des cadres supérieurs pensent que les salariés n'auront pas la possibilité de refuser de travailler le dimanche si l'employeur leur demande (source : CFTC).
Le sondageL'analyse du sondage
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