Ainsi donc, la réforme faramineuse de l’Education nationale revue, censurée et corrigée par Mme Najat Vallaud-Belkacem comme point de passage obligé pour les générations futures évacue des programmes scolaires à la fois les racines de la civilisation gréco-latine, l’héritage du christianisme et le « Siècle des Lumières » de Montesquieu à Rousseau. Excusez du peu !
Et voici que le Président de la République socialiste François Hollande et son Premier ministre Manuel Valls demandent à leurs troupes de l’Etat-PS de marcher au canon pour soutenir cette entreprise de démolition.
Que les champions du laïcisme le plus sectaire veuillent faire fi du passé chrétien de la France et de l’Europe dans l’enseignement de l’histoire, ce n’est hélas ni nouveau ni étonnant. Qu’ils souhaitent continuer à enterrer la culture gréco-latine déjà marginalisée depuis l’époque de mai 68 et peu à peu réduite au statut de peau de chagrin, cela correspond à la mentalité sordide d’une bourgeoisie matérialiste et bornée qui ne sait raisonner qu’en termes d’utilitarisme à très courte vue. Mais que désormais, les petits maîtres qui dirigent ce pays s’attaquent aux inspirateurs des « grands ancêtres » de la République dont ils prétendent se réclamer, tout en offrant une place nouvelle à l’histoire de l’Islam, voilà qui laisse songeur…
Table rase
Cela montre où peut mener le nihilisme d’une certaine dialectique de la table rase pratiquée indéfiniment : en France, en attendant de nouvelles manifestations de terrorisme, nous bénéficions dorénavant au quotidien d’un dynamitage culturel effectué par des petits « Khmers roses » dont la nocivité n’a d’égale que l’arrogance. Une arrogance qui ne souffre pas la moindre opposition…
Alors, il faut bien poser cette question cruciale : dans cette entreprise de rééducation nationale, après la banalisation de l’idéologie du « genre » sous forme d’abécédaire de l’uniformisation des sexes, à l’heure d’une confiscation inouïe des pouvoirs de décision et d’influence, « la » ministre « NVB » et ses parrains MM. Hollande et Valls rêveraient-ils de guillotiner Montesquieu post mortem ?
L’amnésie sans amnistie
Montesquieu qui était, quant à lui, le théoricien de la séparation des pouvoirs, exécutif, législatif et judiciaire, conçue comme un garde-fou, comme une garantie contre le despotisme. Montesquieu serait-il devenu indésirable dans les manuels et les programmes scolaires ?
Et avec lui, Voltaire, devenu suspect pour cause d’exercice intempestif de l’ironie – et d’un talent littéraire aujourd’hui renié par les cuistres de la « pédagogie » officielle et les politiciens des discours creux ?
Et Rousseau, ce « promeneur solitaire » en quête – hasardeuse mais permanente - de spiritualité, assurément un esprit bien peu matérialiste et pas suffisamment socialiste à la manière d’aujourd’hui ?
Alors, aujourd’hui en France, dans la nouvelle Education nationale, on censure, on coupe les programmes scolaires à coups de ciseaux, on renie le passé des uns et des autres, sans garantir d’avenir certain à quiconque. On promeut l’amnésie généralisée sans amnistie. Et montée sur ses ergots, Madame le ministre dénie la valeur d’intellectuels à tous ceux qui osent protester… Curieuses méthodes… Curieux travail… Pour quels résultats ?
Denis Lensel
Sur ce sujet :
Programme d’histoire : la descente aux enfers de la destruction
François-Xavier Bellamy : « Comment le gouvernement porte le coup de grâce à l’école »
Une critique de gauche des nouveaux programmes d’histoire
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